L’annonce de la création d’un nouveau parti intitulé « Mouvement Démocratique Populaire » a suffi pour faire sortir de ses gonds Mohammed Ouzzine, le leader de la formation plus ancienne du « Mouvement Populaire », qui a crié à l’usurpation d’une appellation très ancienne appartenant à une formation historique — selon lui — pouvant conduire au retrait de son autorisation par le ministère de l’Intérieur et à des poursuites judiciaires sur le point d’être engagées.
Fort de son autorisation délivrée par le même département, le nouveau venu sur la scène politique, composé d’une frange dissidente de son aîné, se cantonne dans une défense intransigeante, défiant ce dernier de prouver son exclusivité légale sur les termes « mouvement » et « populaire », qu’il est accusé d’avoir détournés afin de créer la confusion dans les esprits des partisans et sympathisants, qui ne savent plus qui fait quoi et à quel saint se vouer avec un bateau qui prend l’eau au milieu de l’orage.
Depuis longtemps, le parti fondé par le défunt Mahjoubi Aherdane, déclaré par ses partisans père du « mouvement » de sensibilité amazighe et rurale, vit au rythme de périodes successives de soubresauts internes menant à des scissions, mais se terminant sur un consensus et des réconciliations riches en anecdotes. Mais cette ère est révolue, car les mentalités ont changé depuis le départ de son successeur, l’ancien dirigeant historique Mohand Laenser, qui observe cette crise depuis sa retraite.
Car l’actuel dirigeant du « Mouvement Populaire », Ouzzine, est fragilisé par la chute vertigineuse de ce parti au niveau électoral, et la légitimité que lui nient certains cadres du bureau dirigeant depuis son arrivée à sa tête par un parachutage orchestré par sa belle-mère, considérée comme une vraie dame de fer tenant les rênes du « MP ».
Le même scénario que par le passé semble se répéter une nouvelle fois, avec une scission qui ne dit pas son nom — sauf celui de l’instigateur de la rébellion et du départ des cadres de la matrice populaire — pour avoir plus de chances de réussir aux prochaines élections de 2026, si la justice confirme les accusations d’usurpation.
Par Jalil Nouri
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