Après plus de trois mois de trêve, les médecins internes et résidents du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat reprennent leur mouvement de contestation. En cause : la fermeture soudaine des laboratoires centraux d’analyses médicales, une décision perçue comme une menace directe pour leur formation et la qualité des soins aux patients.
Une formation en péril, un avenir incertain
Les laboratoires en question, considérés comme une référence nationale en biologie médicale, ont brutalement cessé leurs activités, interrompant ainsi la formation pratique de plus de 200 internes et résidents. Cette fermeture s’inscrit dans un contexte de réaménagement de l’hôpital, mais aucun plan alternatif n’a été proposé aux jeunes médecins affectés à ces services désormais à l’arrêt.
« Nous sommes officiellement affectés à des laboratoires en pleine démolition. Aucun dispositif n’a été prévu pour garantir la continuité de notre formation », déplore Ali Farssi, coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents.
Malgré plusieurs démarches, notamment auprès de la direction du CHU et du ministère de la Santé, aucune solution concrète n’a été trouvée. Deux réunions ont eu lieu, mais elles sont restées sans issue, plongeant les médecins en formation dans une incertitude totale.
Un sit-in pour dénoncer l’inaction des autorités
Face au silence des institutions, les internes et résidents annoncent une nouvelle mobilisation. Un sit-in est prévu ce mercredi 12 mars à midi sur le parking de l’hôpital d’enfants du CHU Ibn Sina. À travers ce rassemblement, ils entendent dénoncer l’arrêt brutal de la formation pratique et de la recherche scientifique, tout en appelant à une réaction rapide des autorités compétentes.
Ces professionnels rappellent qu’ils avaient saisi le ministère de la Santé dès le 3 février, mais leur demande est restée lettre morte. Une frustration grandissante qui pourrait bien faire monter la pression et élargir le mouvement de contestation.
Un bras de fer en perspective ?
La crise actuelle illustre les défis structurels de la formation médicale au Maroc. Si aucune solution rapide n’est trouvée, la colère des internes et résidents pourrait se transformer en un conflit plus large, mettant à l’épreuve la gestion institutionnelle de la formation médicale.
Les contestataires restent ouverts au dialogue, mais exigent des garanties sur la continuité et la qualité de leur apprentissage. Leur message est clair : la formation des futurs médecins ne peut être sacrifiée sur l’autel des réformes inachevées et des décisions unilatérales.