La scène politique marocaine vient d’enregistrer un nouvel épisode révélateur des tensions internes qui agitent certains partis. La cour administrative de Rabat a rendu un jugement, en fin de semaine, refusant la demande de création d’un nouveau parti politique baptisé “Mouvement Démocratique Populaire”, émanant d’un groupe de dissidents du Mouvement Populaire.
Ce verdict intervient dans un contexte de crispation croissante au sein du parti historique, marqué depuis plusieurs mois par un gel des structures locales et régionales, des suspensions d’activités, et l’absence de plusieurs cadres lors des réunions officielles, en signe de protestation contre ce qu’ils dénoncent comme un « marginalisation systématique » de certaines voix internes.
Pour les partisans de la décision judiciaire, la création de ce nouveau mouvement ne repose sur aucun fondement légal solide. Ils estiment que l’initiative ne respecte ni les procédures réglementaires en vigueur, ni les conditions exigées par les autorités compétentes en matière de création de partis politiques. Certains y voient même une tentative précipitée de reconfigurer le paysage politique sans assise organisationnelle.
De leur côté, les frondeurs maintiennent leur discours réformateur, assurant vouloir revitaliser le projet haraki sur des bases démocratiques, avec davantage d’ouverture envers les compétences et une volonté affichée de renforcer la participation politique, notamment à l’approche des prochaines élections.
Ce refus de reconnaissance juridique, au-delà de sa portée administrative, ravive les tensions entre la direction actuelle du Mouvement Populaire et sa base contestataire, et pose de nouveau la question de la gouvernance interne des partis politiques marocains, alors même que le pays connaît une désaffection citoyenne croissante envers l’offre politique traditionnelle.