La session ordinaire de mai du Conseil de la commune de Rabat, tenue ce mercredi, s’est déroulée dans un climat particulièrement tendu, à l’image de l’intense attention que suscitent les affaires de la capitale aux yeux de l’opinion publique. Si cette session devait initialement être consacrée à la présentation de réalisations financières majeures et à la mise en lumière des efforts menés pour moderniser la ville, elle a été rapidement rythmée par des échanges houleux entre la majorité et l’opposition.
Centrée autour d’un fait marquant – un excédent budgétaire historique de plus de 660 millions de dirhams pour l’exercice 2024 – la séance a été perturbée par des interventions jugées « déstabilisatrices » de la part de certains conseillers de l’opposition. Ces derniers ont multiplié les critiques sur la gestion du Conseil, notamment autour de la question des démolitions, en dépit d’un ordre du jour qui, selon les élus de la majorité, ne laissait aucune place à ce sujet déjà traité en conférence de presse.
Fatiha El Moudni, maire de Rabat, a tenu à répondre, dans une déclaration exclusive à Actu-Maroc, à cette escalade verbale :
« Ma mission est claire et je la mènerai à bien avec rigueur, sens du devoir et en toute transparence. Les citoyens de Rabat méritent un leadership responsable, et je ne laisserai ni la démagogie ni les provocations nuire au travail que nous accomplissons pour cette ville. »
La maire a ajouté qu’aucune pression politique ou polémique de façade ne détournera le Conseil de ses priorités stratégiques.
En effet, les chiffres sont parlants : le budget de la municipalité est passé de 92 à 155 milliards de centimes depuis le début du mandat, traduisant une gestion maîtrisée et un suivi efficace des recettes fiscales, salués par les services de l’État. Cet excédent inédit est notamment le fruit d’une coordination étroite entre la commune, le Wali de la région Rabat-Salé-Kénitra et l’ensemble des services administratifs concernés.
Le vice-maire Hicham Akemhi a, de son côté, déploré la tentative de détournement des débats par un conseiller, pointant son insistance à ramener l’attention sur des questions périphériques :
« Depuis le début du mandat, ce conseiller n’a eu de cesse de minimiser les efforts collectifs, ce qui est désormais inacceptable au sein de notre instance. »
Concernant le sujet des démolitions, objet de discorde, le vice-maire a clarifié que toutes les opérations ont été conduites avec l’accord des personnes concernées, et que plusieurs locataires ont pu accéder à la propriété, preuve d’une démarche concertée et humaine dans la gestion des restructurations urbaines.
Par ailleurs, la session a permis de faire avancer plusieurs dossiers relatifs aux partenariats entre les arrondissements de la ville et de confirmer l’engagement du Conseil à agir dans l’intérêt supérieur des citoyens, sans céder aux jeux de posture.
Dans une capitale où chaque décision est scrutée avec attention, la stabilité du Conseil communal de Rabat et la poursuite rigoureuse de ses projets apparaissent comme une exigence publique majeure. Fatiha El Moudni semble bien décidée à s’en montrer digne.
Par Salma Semmar