Ce dimanche, Rabat a été le théâtre d’une marche pacifique rassemblant plusieurs centaines de syndicalistes pour protester contre certaines dispositions du projet de loi organique sur le droit de grève. Organisée à l’initiative de la Confédération démocratique du travail (CDT), de l’Union nationale marocaine du travail (UNMT) et de la Fédération démocratique du travail (FDT), la manifestation a réuni militants et partis politiques sous une bannière commune : défendre les droits des salariés.
Un parcours symbolique jusqu’au Parlement
Partant de la place emblématique de Bab El Had, les manifestants ont défilé le long de l’avenue Hassan II avant de terminer leur marche devant le siège du Parlement, sur l’avenue Mohammed V. Ce parcours a renforcé le poids symbolique de cette mobilisation, qui s’inscrit dans une série de protestations contre la politique sociale du gouvernement.
Des membres du Parti du progrès et du socialisme (PPS), regroupés dans le « Front de défense du droit de grève », se sont joints aux revendications. Karim Taj, membre du bureau exécutif du PPS, a dénoncé un projet de loi qu’il considère comme liberticide : « Cette loi vise à restreindre les droits des salariés. Elle contient des mesures réactionnaires. Nous espérons que le gouvernement saisira le message », a-t-il déclaré.
Absences notables et revendications élargies
Toutefois, l’Union marocaine du travail (UMT), pourtant opposée au projet de loi, ainsi que l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), proche de l’Istiqlal, n’ont pas participé à cette marche. Ces absences reflètent les divergences internes au sein des organisations syndicales face à ce texte controversé.
Si la marche avait pour but principal de s’opposer au projet de loi sur le droit de grève, les slogans et revendications ont largement porté sur la dégradation du pouvoir d’achat et la cherté de la vie, des préoccupations majeures des citoyens marocains. Des banderoles ont également visé directement le chef du gouvernement, critiquant sa politique sociale et économique.
Un texte encore en discussion
Adopté par la Chambre des députés, le projet de loi est actuellement en examen à la Chambre des conseillers. Bien qu’il bénéficie d’une majorité parlementaire, les protestations pourraient pousser les conseillers à amender certaines de ses dispositions avant son retour en deuxième lecture.
En attendant, cette marche montre que la tension sociale autour de ce texte reste vive, et que les syndicats, ainsi que certains partis politiques, ne comptent pas relâcher la pression.