L’économie nationale a connu un ralentissement significatif au premier trimestre de l’année en cours, avec un taux de croissance de seulement 2,5% contre 3,9% durant la même période l’année précédente, selon les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette baisse est principalement attribuable à une diminution de 5% de l’activité agricole, tandis que les activités non agricoles ont enregistré une hausse de 3,2%. Le contexte économique a été marqué par une gestion de l’inflation et une amélioration de la capacité de financement de l’économie nationale, avec une demande externe jouant un rôle clé dans la croissance.
Contraction du Secteur Agricole
Les comptes nationaux du HCP ont révélé une contraction de 4,3% de la valeur ajoutée du secteur primaire, corrigée des variations saisonnières, contre une hausse de 1,7% au cours de la même période l’année précédente. Cette baisse est due à une forte diminution de l’activité agricole, passant de +2,1% à -5%, alors que les activités de pêche ont progressé de 10%, contre une baisse de 4,8% précédemment.
Impacts du Climat et de l’Inflation
Mohamed Amine El Hassani, expert économique, a souligné que la combinaison de la sécheresse et des mesures intensifiées pour contrôler l’inflation a eu un impact négatif sur le rythme de croissance économique. Le faible niveau de l’activité agricole en lien avec la sécheresse a contribué à l’augmentation des prix des denrées alimentaires, créant une pression supplémentaire sur le taux d’inflation, malgré une politique monétaire stable et une baisse du taux directeur de 0,25 point, ramené à 2,75% par Bank Al-Maghrib lors de sa dernière réunion.
Augmentation du Chômage
Un autre indicateur clé du ralentissement économique est l’augmentation du taux de chômage, qui a atteint une moyenne nationale de 13,3% au premier trimestre de l’année (17,5% dans les zones urbaines et 6,8% dans les zones rurales). El Hassani a noté que le gouvernement doit soutenir les récentes mesures de la banque centrale en allégeant les restrictions de la politique monétaire, en stimulant le financement et en soutenant les petites et moyennes entreprises, ainsi qu’en protégeant les emplois permanents et en augmentant l’offre sur le marché pour garantir la stabilité des prix.
Dynamique du PIB et de la Demande Intérieure
Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 3,8% au premier trimestre de l’année, entraînant une augmentation générale des prix de 1,3%. La demande intérieure a progressé de 3,6%, contribuant à la croissance économique à hauteur de 3,7 points, contre 0,3 point l’année précédente. Les dépenses de consommation finale des ménages ont augmenté de 3%, contre 0,9% auparavant, contribuant pour 1,9 point à la croissance, contre 0,6 point l’année précédente.
Importations et Exportations
Concernant les échanges extérieurs, les importations de biens et services ont augmenté de 9,5%, contre 7,8% l’année précédente, avec une contribution négative à la croissance de 4,1 points (contre 3,7 points). Les exportations ont ralenti, augmentant de 7,3% contre 18,6%, contribuant à la croissance à hauteur de 3 points, contre 7,4 points l’année précédente. La contribution négative nette des échanges extérieurs à la croissance s’est établie à 1,1 point, contre une contribution positive de 3,6 points l’année précédente.
Le HCP a indiqué que, malgré une hausse de 3,8% du PIB en valeur entre janvier et mars, contre 11,6% l’année précédente, et une baisse de 6,4% des revenus nets provenant du reste du monde, la croissance du revenu national brut disponible a ralenti de 12% à 3,1%. L’épargne nationale est restée stable à 24,3% du PIB, contre 25,6%, avec une consommation finale nationale augmentant de 4,5%, contre 8,9% l’année précédente. L’investissement total a représenté 23,7% du PIB, contre 25,5% l’année précédente, portant la capacité de financement de l’économie nationale à 0,6% du PIB au premier trimestre, contre 0,1% l’année précédente.