Lors d’une conférence à l’Institut de Sciences Politiques à Paris, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que le Sahara occidental avait été décolonisé pacifiquement en 1975, suscitant des réactions dans la presse algérienne qui l’accuse de faire une « volte-face ».
Lors de cet événement, Antonio Guterres a partagé ses convictions sur les questions internationales, y compris le différend entourant le Sahara marocain. Une étudiante a interpellé le Secrétaire général en s’étonnant que malgré la proposition d’autonomie soutenue par de nombreux pays et respectant les résolutions de l’ONU, aucune solution n’avance. Guterres a répondu diplomatiquement en soulignant que l’ONU n’était pas responsable du blocage de la solution, mais que le problème était « bloqué par ceux qui bloquent », faisant clairement allusion à l’Algérie et au Polisario.
Guterres a également rappelé que le Sahara occidental avait été décolonisé en 1975 suite à un accord tripartite entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie. Il a souligné que c’est après cette décolonisation que le Polisario a émergé avec le soutien de l’Algérie et de la Libye. Le Secrétaire général a exclu toute possibilité de retour à la piste d’un référendum d’autodétermination, affirmant que le rôle de la MINURSO était de surveiller le respect du cessez-le-feu de 1991.
Les déclarations d’Antonio Guterres ont suscité une vive réaction dans la presse algérienne, qui l’accuse de soutenir l’occupation marocaine. Cependant, ces propos reflètent les positions antérieures de Guterres lorsqu’il était à la tête du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). À l’époque, il avait exprimé des doutes sur le nombre exact des Sahraouis et avait tenté d’obtenir un recensement des habitants des camps de Tindouf, une demande à laquelle l’Algérie s’était opposée.
Malgré la réaction négative de la presse algérienne, les positions d’Antonio Guterres sont en accord avec la proposition d’autonomie du Maroc, soutenue par de nombreux pays et prônée par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Le conflit persiste en raison de l’attachement de l’Algérie et du Polisario à un référendum d’autodétermination que l’ONU a reconnu comme irréalisable. Antonio Guterres a souligné que le rôle de l’ONU était de veiller au respect du cessez-le-feu et non pas d’organiser un référendum.
Malgré les réactions de la presse algérienne, les déclarations d’Antonio Guterres reflètent une compréhension approfondie du dossier du Sahara occidental. Son expérience en tant que chef de l’UNHCR lui a permis de constater les difficultés liées au recensement des habitants des camps de Tindouf, une question à laquelle l’Algérie n’a pas encore répondu malgré les appels répétés du Conseil de sécurité.
Il reste à voir si les déclarations d’Antonio Guterres auront un impact sur le processus de résolution du conflit du Sahara occidental. La proposition d’autonomie du Maroc reste sur la table et a été soutenue par de nombreux pays. Dans l’intervalle, il est essentiel que toutes les parties concernées continuent de s’engager dans des discussions constructives afin de parvenir à une solution politique et réaliste qui garantisse la stabilité et le développement de la région.