Le Maroc, pays marqué par un attachement profond à ses valeurs islamiques conservatrices, est actuellement le théâtre d’un débat intense sur la reconnaissance légale du concubinage. Cette pratique, bien que couramment adoptée par un nombre croissant de jeunes Marocains, demeure illégale. La question de son éventuelle légalisation met en lumière les tensions entre tradition et modernité, soulevant des réflexions profondes sur l’évolution de la société marocaine.
Une Société Partagée entre Tradition et Modernité
Une étude récente réalisée par le Sunergia Groupe pour L’Economiste a exploré les opinions des Marocains sur la légalisation du concubinage. Cette enquête révèle une société profondément divisée sur cette question sensible. Alors que le concubinage, défini comme une relation de couple vivant ensemble sans être marié, est encore tabou, les discussions au parlement marocain visant à reconnaître cette pratique ont intensifié les débats publics.
La question posée aux participants de l’enquête était simple : « Êtes-vous pour que le concubinage soit légalement reconnu au Maroc ? ». Les résultats montrent une opposition massive avec 91% des Marocains contre cette idée, seulement 6% en faveur et 3% restant neutres. Ces chiffres témoignent de la forte résistance à l’évolution des normes sociales, malgré les changements économiques et culturels.
Disparités Démographiques et Socio-économiques
L’analyse des données révèle des disparités significatives selon l’âge, le sexe et le statut socio-économique des répondants. Les hommes sont légèrement plus favorables à la légalisation que les femmes, avec 8% d’entre eux soutenant cette idée. Fait surprenant, les seniors âgés de 65 ans et plus montrent une ouverture plus grande au concubinage, avec 15% d’entre eux en faveur de sa légalisation, tandis que les jeunes adultes de 25 à 34 ans suivent avec un taux de soutien de 9%.
En revanche, les jeunes de 18 à 24 ans affichent la plus grande résistance, avec un taux de désapprobation de 96%. Cette opposition peut être interprétée comme une adhésion plus forte aux valeurs traditionnelles chez cette tranche d’âge, malgré l’influence croissante des idées modernes et des réseaux sociaux.
D’un point de vue socio-économique, les groupes les plus aisés (CSP A et B) montrent une attitude relativement plus ouverte, avec 11% d’opinions favorables à la légalisation du concubinage. Cette tendance peut refléter une exposition plus grande à des valeurs occidentales et à des modes de vie urbains, souvent perçus comme plus libéraux.
Le Maroc face à ses Valeurs Fondamentales
Le Maroc, malgré son développement économique et son ouverture progressive sur le monde, demeure profondément enraciné dans ses valeurs islamiques. La question du concubinage touche directement aux principes de la famille et de la moralité publique, des piliers essentiels dans la culture marocaine. L’opposition écrasante à la légalisation du concubinage reflète une volonté de maintenir ces valeurs contre des influences perçues comme « étrangères et déstabilisantes ».
Cependant, l’existence même du débat et les pourcentages non négligeables de soutien indiquent que le Maroc n’est pas « monolithique ». Des segments de la population, notamment parmi les plus instruits et les plus aisés, commencent à embrasser des concepts de liberté individuelle et de choix personnels. Cela pourrait être le signe d’une évolution lente mais certaine des mentalités.
Hors de question de légaliser le concubinage dans un pays où l’islam est solidement ancré.
Je veux juste savoir, c’est quoi le rapport entre le concubinage et la modernité ??
Est-ce que c’est pour dire que l’islam n’est pas moderne ou antimoderniste ??