L’initiative de régularisation fiscale volontaire, mise en place par la Direction Générale des Impôts (DGI) dans le cadre de la loi de finances 2024, s’est clôturée le 31 décembre 2024, marquant un tournant significatif dans la stratégie économique du Maroc. Cette opération, visant à régulariser les situations fiscales des personnes physiques, a suscité un large débat tout en affichant des résultats prometteurs pour l’économie nationale.
Une mesure au service de la justice fiscale
L’objectif principal de cette régularisation est de rétablir une justice fiscale et de garantir une égalité devant l’impôt. Cette mesure s’inscrit dans la continuité des recommandations issues des Assises nationales sur la fiscalité de 2019, qui avaient souligné l’importance de réformer le système fiscal pour une plus grande équité.
En offrant une opportunité unique aux contribuables de déclarer leurs avoirs en contrepartie d’un prélèvement libératoire de 5 %, cette opération leur permet d’ouvrir une nouvelle page avec l’administration fiscale, tout en s’engageant à une transparence accrue dans leurs futures déclarations.
Une réponse aux défis économiques
Le Maroc fait face à plusieurs défis, notamment l’ampleur du secteur informel, qui représente près de 40 % du PIB hors secteur agricole et atteint 70 % lorsqu’on l’inclut. Cette situation engendre des pertes fiscales importantes pour l’État, tout en contribuant à une utilisation excessive du cash, évaluée à plus de 420 milliards de dirhams en circulation.
La régularisation fiscale vise à intégrer une partie de ce secteur informel dans le circuit économique formel, à lutter contre le blanchiment d’argent, et à améliorer le classement du Maroc en matière de corruption et de transparence financière.
Un souffle nouveau pour les banques et l’économie
L’une des retombées majeures de cette initiative est le renforcement de la liquidité des banques marocaines, qui souffrent actuellement d’un déficit structurel. En incitant les participants à déposer leurs avoirs en cash dans le système bancaire, cette mesure contribue à une meilleure circulation des fonds et à une inclusion financière accrue.
Ce surplus de liquidité permettra aux banques de financer davantage les petites, très petites et moyennes entreprises (TPME), moteurs essentiels de l’économie marocaine. Cela s’inscrit parfaitement dans la vision royale de 2030, qui met l’accent sur le développement d’une économie dynamique, transparente et inclusive.
Des retombées budgétaires importantes
Les recettes fiscales générées par cette opération, estimées à plusieurs milliards de dirhams, viendront renforcer le budget de l’État. Ces fonds exceptionnels permettront de financer des investissements publics dans des secteurs clés comme les infrastructures, l’éducation et la santé, tout en contribuant à réduire les disparités sociales et régionales.
Une stratégie tournée vers l’avenir
Pour garantir le succès de cette initiative, il est impératif que les banques jouent un rôle actif en facilitant l’accès au crédit et en soutenant les projets économiques alignés sur la vision royale de 2030. De plus, une application stricte des lois fiscales et des mécanismes de contrôle permettra de consolider la confiance des contribuables dans le système fiscal.
Avec cette opération de régularisation, le Maroc se positionne comme un acteur engagé dans la modernisation de son économie, en jetant les bases d’un modèle de développement inclusif et durable. Cette initiative marque une étape essentielle pour renforcer la compétitivité économique du pays tout en alignant ses pratiques sur les standards internationaux.
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