Lors d’une conférence-débat sur les relations entre Rabat et Paris, tenue hier à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Ain Chock à Casablanca, l’ambassadeur de France à Rabat, Christophe Lecourtier, a prononcé des propos remarqués concernant la question du Sahara. Il a affirmé qu’il serait « illusoire, irrespectueux et stupide » de ne pas reconnaître l’importance de cette question pour le Royaume.
Soulignant les ambitions communes entre les deux nations, Lecourtier a rappelé que le dialogue avec le Maroc inclura nécessairement la question du Sahara, conformément à une logique de partenariat durable. Cette déclaration intervient dans un contexte où la France semble réévaluer sa position sur ce dossier. En effet, depuis plusieurs mois, des signaux ont été envoyés de Paris vers Rabat, annonçant un possible changement de cap dans la position française.
Cependant, Rabat reste prudent face à ces annonces. Les médias officiels marocains ont en effet ignoré récemment les visites de hauts responsables français dans le royaume, préférant adopter une attitude d’attente. Cette prudence découle de l’importance stratégique de la question du Sahara pour le Maroc, soulignée par le discours du roi Mohammed VI en août 2022. Le Maroc attend des partenaires comme la France une reconnaissance claire de sa souveraineté sur le Sahara occidental, suivant l’exemple des États-Unis.
La déclaration de l’ambassadeur français intervient donc dans un contexte de réévaluation des relations franco-marocaines, avec la question du Sahara au cœur des débats. La France devra décider dans les prochains mois si elle souhaite franchir un nouveau cap dans ses relations avec le Maroc, en reconnaissant pleinement la marocanité du Sahara, ou maintenir sa position actuelle en faveur d’une solution négociée sous l’égide des Nations unies. Les prochaines étapes des relations entre les deux pays seront scrutées avec attention tant à Rabat qu’à Paris.