S’inscrivant dans la mise en œuvre de la réforme de l’éducation nationale pour la période 2022-2026, l’année scolaire qui débute ce lundi 8 septembre marque l’approche de la fin de ce cycle, alors même que les résultats obtenus demeurent largement insuffisants.
Ce projet ambitieux, présenté comme une véritable feuille de route, devait se décliner autour de plusieurs axes : l’acquisition des apprentissages fondamentaux tels que la lecture et l’écriture avant la fin du cycle primaire, le renforcement de l’épanouissement et de la citoyenneté, ainsi que la consolidation de l’obligation de scolarité dans toutes les régions. L’objectif était aussi d’offrir un contenu pédagogique renouvelé au primaire, au collège et au secondaire.
La réforme visait notamment à doubler le taux d’élèves du primaire maîtrisant les fondamentaux, à élargir de manière significative l’accès aux activités parascolaires, et à réduire d’un tiers le taux de déperdition scolaire. Une vision ambitieuse, qui reste tributaire de l’engagement des enseignants. Or, ces derniers conditionnent leur adhésion aux réformes à la satisfaction de revendications salariales et indemnitaires, toujours en suspens. Plusieurs syndicats n’excluent pas de recourir à la grève dès la rentrée en cas de blocage.
Pourtant, le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et du Sport dispose de moyens considérables. Son budget a connu une progression exceptionnelle, passant de 62 milliards de dirhams en 2021 à 91 milliards en 2025, soit une hausse de 45 %. Un effort budgétaire qui a permis d’expérimenter avec succès les « écoles pionnières », présentées par l’actuel gouvernement comme une vitrine de l’excellence éducative « à la marocaine » et un des points forts de son bilan.
Par Jalil Nouri