Pour le troisième jour consécutif, des centaines de milliers de citoyens palestiniens déplacés entreprennent leur retour vers la ville de Gaza et les zones environnantes. Ce mouvement de population massif se déroule dans un paysage dévasté, parsemé de millions de tonnes de décombres et de ruines laissées par deux années de conflit israélo-palestinien d’une intensité exceptionnelle. La réalité qui accueille ces familles revenant chercher ce qui reste de leurs vies est celle d’une destruction quasi totale de l’infrastructure civile et résidentielle du territoire.
Selon l’agence d’informations palestinienne Wafa, ce dimanche, les déplacés parcourent à pied les deux grandes artères que sont l’avenue Al-Rashid et la rue Salah Al-Din, sur une distance minimale de sept kilomètres. Cette marche épuisante se fait dans des conditions extrêmement difficiles, aggravées par le fait que la majorité de ces rapatriés ne possèdent plus d’habitations vers lesquelles se diriger. Leurs maisons ont été rasées par les bombardements successifs, les laissant face à l’incertitude quant à leur avenir immédiat et à leurs conditions de logement.

L’avenue Al-Rashid, qui s’étend depuis la côte nord du territoire jusqu’à son extrémité sud, représente un symbole tragique des souffrances endurées par la population civile pendant ce conflit destructeur. Durant la période de guerre que les agences palestiniennes désignent comme un « génocide », cette avenue côtière a été le théâtre de dizaines de massacres commis par les forces militaires israéliennes contre des civils palestiniens qui tentaient d’évacuer vers le sud, fuyant les bombardements incessants du nord.
Parallèlement à cette tragédie humanitaire, des développements diplomatiques majeurs se profilent à l’horizon. Le président américain Donald Trump avait annoncé le 29 septembre dernier une initiative qu’il qualifie de « plan de paix » constitué de vingt points spécifiques visant à résoudre le conflit. Cette proposition s’inscrit dans une dynamique internationale cherchant à mettre un terme à des années de violence et de destruction.

Les préparatifs se poursuivent intensément ce dimanche à Charm el-Cheikh pour accueillir les dirigeants et délégations participants au sommet égyptien-américain de portée internationale. Cet événement diplomatique majeur, dénommé « Sommet de Charm el-Cheikh pour la Paix », doit se dérouler le lendemain, lundi, sous la présidence conjointe du président égyptien Abdel-Fattah El-Sisi et du président américain Donald Trump, avec la participation de chefs d’État et de gouvernement provenant de plus de vingt nations.
Trump avait déclaré lors de déclarations à la presse le vendredi précédent qu’il rencontrerait en Égypte le lundi « de nombreux dirigeants » pour discuter de l’avenir du territoire gazaoui. Cette rencontre intervient après son intervention devant la Knesset israélienne lors d’une visite préalable en Israël, avant de se rendre en Égypte.
Le sommet constitue une étape préalable à la mise en application d’un accord de cessation des hostilités entre Israël et le mouvement Hamas, accord qui a été officiellement signé grâce à une médiation conjointe exercée par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis. Cet accord historique prévoit des échanges impliquant les otages israéliens actuellement détenus et les prisonniers palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes, ainsi qu’un cessez-le-feu complet et permanent sur l’ensemble du territoire de Gaza. Cette cessation des hostilités intervient après deux années de conflit armé dévastateur qui aurait entraîné la mort d’environ 70 000 civils palestiniens et provoqué une destruction systématique de l’ensemble de l’infrastructure économique et sociale du territoire.
La première phase du plan de cessez-le-feu proposé par Trump doit débuter par la libération des otages et des prisonniers palestiniens à compter du lundi. L’accord stipule l’échange des 47 otages restants actuellement détenus à Gaza, issus des 251 personnes initialement capturées lors de l’attaque du 7 octobre 2023, auxquels s’ajoutent les dépouilles mortelles d’un otage retenu depuis 2014. Cet échange devrait être finalisé avant neuf heures du matin selon l’heure de Greenwich le lundi.
En contrepartie, l’État d’Israël procédera à la libération de 250 détenus palestiniens condamnés à l’emprisonnement à perpétuité, ainsi que 1700 détenus issus de la population gazaouie qui avaient été appréhendés après le déclenchement du conflit armé actuel.
Le conflit actuel avait été déclenché suite à une attaque sans précédent lancée par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023. Cette opération militaire avait résulté en la mort de 1219 personnes selon les données statistiques officielles israéliennes. La réaction militaire israélienne qui a suivi s’est traduite par une campagne aérienne et terrestre d’une ampleur extrême, responsable de la mort d’environ 70 000 personnes selon les données fournies par les organismes sanitaires gazaouïs.