Le roi Mohammed VI a présidé, ce lundi, au palais royal de Casablanca une importante séance de travail dédiée à la révision de la Moudawana (Code de la famille). Cette réunion marque une étape cruciale dans le processus de modernisation de ce texte législatif, vingt ans après sa mise en œuvre.
Plus de 100 propositions pour une réforme profonde
Selon un communiqué du Cabinet Royal, cette séance fait suite à la réception par le roi du rapport final soumis par l’instance chargée de la révision du Code de la famille. Ce rapport comporte plus de 100 propositions de modifications. Certaines d’entre elles, portant sur des questions religieuses, ont été soumises au Conseil supérieur des oulémas pour avis juridique. Le souverain a également arbitré les cas où des avis divergents ont été proposés, en s’appuyant sur les principes définis dans son message royal adressé au chef du gouvernement.
Parmi ces principes fondamentaux, le roi a rappelé l’importance de respecter la règle islamique de « ne pas interdire le licite ni autoriser l’illicite », tout en veillant à aligner les révisions sur les objectifs de justice, d’égalité et de solidarité.
Des contributions essentielles des ministres et du Conseil des oulémas
Lors de cette réunion, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, membre de l’instance de révision, a présenté un exposé détaillant la méthodologie de travail de cette dernière. Il a mis en avant les consultations menées à travers des séances d’écoute et les principales recommandations formulées dans le rapport.
Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, représentant le Conseil supérieur des oulémas, a également exposé les conclusions de l’avis religieux, mettant en lumière la capacité d’interprétation (ijtihad) du droit islamique pour trouver des solutions conformes à la Charia tout en répondant aux évolutions sociétales.
Un cadre adapté pour des réponses modernes
Le roi Mohammed VI a exhorté le Conseil supérieur des oulémas à poursuivre ses efforts d’interprétation et de réflexion en créant un cadre approprié au sein de sa structure. Ce cadre sera dédié à l’étude approfondie des problématiques juridiques soulevées par les mutations de la famille marocaine, tout en proposant des solutions adaptées aux exigences du XXIe siècle.
Un processus participatif et transparent
Pour garantir une communication claire et inclusive, le roi a chargé le chef du gouvernement et les ministres concernés de tenir le public informé des avancées de cette révision. La nouvelle version de la Moudawana sera élaborée dans un délai raisonnable sous forme d’initiative législative, en respectant les principes constitutionnels et les engagements internationaux du Maroc.
Un projet ambitieux pour l’avenir de la famille marocaine
Le roi a également souligné la nécessité de considérer cette révision comme un projet global, visant à protéger les droits économiques, sociaux et juridiques de toutes les composantes de la famille. L’objectif est d’éviter les déséquilibres entre les différentes parties et de renforcer les fondations de la cellule familiale, pilier de la société marocaine.
En plus des réformes juridiques, le souverain a insisté sur l’importance d’améliorer l’accès au droit pour les citoyens à travers des campagnes de sensibilisation et des programmes éducatifs. Ces efforts permettront aux Marocains de mieux comprendre leurs droits et devoirs dans le cadre familial.
Cette révision de la Moudawana s’inscrit dans une vision royale visant à concilier les principes islamiques, les évolutions sociétales et les valeurs universelles. Elle reflète la volonté du roi Mohammed VI de moderniser le cadre législatif tout en préservant l’équilibre et la cohésion de la société marocaine.
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