Le ministère de l’Intérieur a publié, ce mardi, un communiqué au sujet des déclarations jugées « graves » proférées par un membre du conseil de la commune des M’Sabih (province de Safi) lors de la session d’octobre. L’élu, s’exprimant en présence du représentant de l’autorité locale, de l’ensemble des conseillers et de citoyens, a affirmé qu’un ancien gouverneur de Safi, Hussein Chennan, aurait demandé à un entrepreneur le versement d’un pot-de-vin en contrepartie de l’obtention d’un marché de réaménagement d’un tronçon routier. Il a en outre imputé à ce haut responsable le retrait de l’entreprise concernée du marché.
Selon le ministère, ces propos, relayés dans une vidéo abondamment partagée sur les réseaux sociaux, ont conduit l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) à diligenter un contrôle administratif approfondi. Cette mission a permis « d’encercler les faits et les circonstances » entourant l’affaire, précise la même source, sans néanmoins dévoiler publiquement, à ce stade, l’intégralité des constats.
À l’issue de ces vérifications, et sur la base des conclusions du rapport de l’IGAT, le ministère de l’Intérieur indique avoir saisi la présidence du ministère public d’un relais officiel – appuyé par le rapport d’inspection – afin d’ouvrir une enquête judiciaire. Il appartiendra désormais à l’autorité judiciaire compétente de vérifier les allégations, d’entendre les parties et d’établir les responsabilités éventuelles.
Au-delà du cas d’espèce, l’affaire relance le débat sur la responsabilisation des élus et des gestionnaires publics dans la commande locale, ainsi que sur les mécanismes de prévention et de détection des irrégularités. Elle souligne aussi l’influence croissante des réseaux sociaux dans la mise à l’agenda de dossiers sensibles, avec le risque d’un procès médiatique avant l’heure, si les procédures contradictoires ne sont pas scrupuleusement respectées.
Le ministère rappelle, en filigrane, que toute accusation de corruption doit être documentée et canalisée par les voies légales, la présomption d’innocence demeurant un principe cardinal tant qu’aucune décision de justice n’a été rendue. La suite sera donc judiciaire : l’enquête devra dire si les faits allégués sont avérés, et, le cas échéant, donner lieu aux poursuites appropriées.