La province de Safi a basculé, dimanche soir, dans une tragédie d’une brutalité rare. En l’espace de quelques heures, des orages violents et des pluies qualifiées d’« exceptionnelles » par les autorités ont provoqué des crues soudaines, rapides et puissantes, surprenant habitants et automobilistes. Le dernier bilan officiel, communiqué dans la nuit, fait état de 21 décès, des victimes emportées par les torrents ou piégées dans des zones submergées.
Les opérations de secours restent mobilisées sur plusieurs points sensibles, avec des équipes engagées dans le ratissage, l’assistance et la recherche de disparus potentiels, tandis que des mesures de sécurisation ont été prises pour limiter l’accès aux secteurs les plus dangereux. Les services concernés assurent également l’accompagnement des familles et le soutien aux sinistrés, alors que l’ampleur des dégâts matériels se précise.
Sur le terrain, les images diffusées depuis la médina témoignent d’une ville en état de choc. Dans la ville ancienne, près de 70 maisons et commerces auraient été envahis par les eaux, notamment du côté de la rue Bir Anzran et de la place Abou Dahab. Les crues ont aussi emporté une dizaine de voitures et endommagé le tronçon routier reliant Safi au centre de la commune d’Ahrara via la route provinciale 2300, provoquant des coupures de circulation sur plusieurs axes.
Au-delà de l’émotion, le drame pose une question de fond : comment une pluie intense sur une période très courte peut-elle produire un tel bilan ? Le phénomène des « crues éclair » rappelle la vulnérabilité des zones basses, des oueds et des réseaux d’évacuation, surtout quand la ville se densifie et que les aménagements peinent à suivre. Prévention, entretien des ouvrages, cartographie des risques et alertes rapides : ce sont désormais des urgences, pas des options.


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