La mouvance « Sahraouis pour la paix », née d’une scission avec le Polisario, a profité de la tribune de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies pour appeler à « tourner la page des postures figées » et mettre fin à « un demi-siècle de souffrances ». Portée par une nouvelle génération de cadres sahraouis, la formation plaide pour une approche fondée sur le dialogue et la coexistence, en appui au plan d’autonomie proposé par le Maroc.
Devant les délégations, ses représentants ont présenté ce projet comme « une initiative réaliste » conciliant la souveraineté du Royaume et la garantie, pour les Sahraouis, de gérer leurs affaires « librement et démocratiquement ». Ahmed Barikalla, premier secrétaire du mouvement, a décrit « un peuple épuisé par la guerre et l’exil : familles séparées, jeunesse sans horizon, enfants nés sous les tentes, anciens qui meurent loin de leur terre ». « Nous ne parlons ni au nom du Polisario ni au nom du Maroc, a-t-il ajouté. Nous parlons au nom de ceux qui veulent enfin la paix. »
Le mouvement se présente comme un « partenaire nouveau, réaliste et constructif » pour l’ONU, et entend contribuer à écrire « une page de paix et de vivre-ensemble » au Sahara et, plus largement, au nord-ouest africain. Mohamed Cherif, responsable des relations extérieures, a rappelé que le deuxième congrès de la formation, tenu à Dakar en octobre 2023, a précisé les contours d’un « statut spécial » pour la région : exécutif local, parlement élu, conseil des notables, justice indépendante et forces de sécurité territoriales, le tout en coordination avec les institutions du Royaume.
L’intégration de ce statut spécial dans la Constitution, assortie de garanties, ouvrirait la voie à une réconciliation historique, mettrait un terme à près d’un demi-siècle de conflit et offrirait aux Sahraouis le retour, la dignité et une participation effective au développement, loin des camps de Tindouf. Inspirée d’expériences probantes (Kurdistan, Catalogne, Pays basque) et du plan d’autonomie de 2007, l’initiative requiert l’appui résolu de la communauté internationale entière.