À l’occasion du cinquantenaire de la Marche Verte, l’Institut royal espagnol Elcano livre une analyse tranchée : sur le dossier du Sahara, Rabat a désormais la main. Le think tank estime que la résolution 2797 du Conseil de sécurité, adoptée le 31 octobre 2025, entérine de facto la fin du schéma né en 1991 autour d’un référendum d’autodétermination. Dans ce nouvel environnement, le Maroc apparaît comme l’acteur déterminant, face à un Front Polisario isolé et une Algérie usée par une cause sans horizon.
Le rapport rappelle qu’en un demi-siècle, le Royaume a étendu et consolidé sa présence sur le terrain. Les Forces armées royales contrôlent près de 80 % des 266.000 km², un avantage militaire nourri par une modernisation soutenue et des partenariats stratégiques, notamment avec Washington. Depuis la reprise des hostilités par le Polisario en octobre 2020, la dynamique n’a pas été inversée : les offensives ont été contenues et le contrôle, maintenu.
En interne, l’étude relève une cohésion nationale autour de la marocanité des provinces du Sud, adossée à une politique d’investissements massifs visant infrastructures, emplois et attractivité. Cette trajectoire, note Elcano, crée des perspectives pour les populations locales et attire de nouveaux arrivants, tout en offrant une voie de retour aux Sahraouis vivant dans la précarité des camps de Tindouf.
Sur le plan externe, la diplomatie marocaine enregistre des appuis inédits. Washington, Paris, Madrid, Londres et Berlin s’alignent sur l’option d’une autonomie sous souveraineté marocaine, impulsée par la reconnaissance américaine de décembre 2020. Le camp séparatiste recule : la RASD n’est plus reconnue que par 47 États contre 84 auparavant. Lors du vote de 2797, l’abstention de la Chine, de la Russie et du Pakistan, et l’absence d’Alger, ont illustré l’essoufflement des soutiens. Conclusion d’Elcano : le réalisme politique s’impose. Hors autonomie, point de solution viable ; en 2025, « les cartes sont à Rabat ».










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