Suite aux discussions entre Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain, et une délégation sud-africaine dirigée par Obed Bapela, membre de l’ANC (parti au pouvoir en Afrique du Sud), des tensions internes sont apparues au sein du parti sud-africain. Le sujet de discorde est lié à la position de Bapela concernant le renforcement des relations économiques avec le Maroc, alors même que l’ANC a réaffirmé son soutien au Front Polisario dans la question du Sahara.
Le parti, dans un communiqué publié après les discussions, a exprimé son désaccord avec les propos de Bapela à Rabat, les jugeant contraires à la politique historique du parti, qui soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cette divergence au sein de l’ANC reflète une fracture entre ceux qui favorisent des relations pragmatiques avec le Maroc, vue comme un partenaire économique stratégique, et ceux attachés à une idéologie de soutien aux mouvements de libération.
Selon le spécialiste Shadi Al-Buraq, cette visite s’inscrit dans la politique de « main tendue » du Maroc pour renforcer ses liens africains. Il souligne que malgré les divergences, le Maroc demeure un acteur clé pour l’Afrique du Sud, notamment avec un commerce bilatéral dépassant les 634 millions de dollars en 2022.
Le communiqué de l’ANC mentionne explicitement le rôle de l’Algérie dans le maintien de cette posture anti-marocaine, ce qui, selon certains analystes, freine l’élan diplomatique du Maroc sur la scène africaine.
La relation entre le Maroc, l’Algérie et l’Afrique du Sud demeure complexe, marquée par des tensions sur la question du Sahara. Bien que des courants au sein de l’ANC reconnaissent le potentiel économique d’un partenariat renforcé avec Rabat, l’influence algérienne et les divergences idéologiques freinent ce rapprochement. Reste à savoir si le Maroc parviendra à dépasser ces obstacles diplomatiques pour convaincre Pretoria de se positionner en faveur de ses intérêts territoriaux, notamment sur la question du Sahara.