Préparant certainement le « oui » de la Chine à la souveraineté du Maroc sur son Sahara et au plan d’autonomie, lors du vote décisif du Conseil de sécurité de l’ONU qui pourrait marquer la fin du conflit dans les prochains mois, des médias de ce pays ont exhumé des archives : un enregistrement d’un discours du défunt roi Hassan II, datant de 1960, dans lequel il plaidait, au nom du Maroc, pour la reconnaissance de la République populaire de Chine par l’ONU.
Ce n’est qu’en 1971 que les Nations unies la reconnaîtront et l’admettront parmi elles au sein de l’Assemblée générale. Un tel plaidoyer de la part du Maroc ne s’oublie pas, et l’occasion semble belle aujourd’hui pour rappeler cette position courageuse, défendue du haut de la tribune de l’ONU, afin de montrer la solidité des relations entre Rabat et Pékin. Ce sont ces liens que des médias chinois — apparemment incités à le faire — ont voulu mettre en lumière en ressortant ce document.
On y voit le roi Hassan II, alors encore prince héritier, s’exprimant dans un français excellent, avec des mots soigneusement choisis, pour demander aux pays présents d’accorder une représentativité à la Chine dans le concert des nations. Car, avait-il affirmé, « il est inconcevable qu’une nation représentant le tiers de la population mondiale n’en fasse pas partie ». Son appel sera exaucé quelques années plus tard.
Le fait de remettre ce document au goût du jour n’est ni anodin, ni le fruit du hasard. Il vise clairement à souligner le caractère exemplaire des relations entre Pékin et Rabat — une exemplarité qui pourrait bien se traduire par un vote favorable à la cause marocaine au sein du Conseil de sécurité, où, ironie du sort, la Chine siège comme membre permanent aux côtés des États-Unis, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni.
Par Jalil Nouri
» ان الباطل كان زهوقا » صدق الله العظيم