Varsovie serait sur le point d’apporter un soutien officiel au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara, selon des sources diplomatiques concordantes. Une décision stratégique, longtemps en gestation, qui pourrait intervenir dans un contexte international favorable à la position marocaine.
D’après nos informations, cette orientation a fait l’objet de discussions soutenues entre Rabat et Varsovie depuis plusieurs mois, à travers des canaux diplomatiques discrets. Initialement prévue pour être annoncée plus tôt, la déclaration officielle de soutien aurait été reportée à plusieurs reprises, notamment en raison de la conjoncture géopolitique internationale et de l’évolution des équilibres au sein de l’Union européenne.
Jusqu’à présent, la Pologne maintenait une posture de « neutralité bienveillante », saluant les efforts du Maroc sans toutefois se prononcer explicitement en faveur de l’initiative marocaine, à l’inverse d’autres pays européens comme l’Espagne, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas. Aujourd’hui, Varsovie semble déterminée à s’aligner sur cette dynamique européenne, qui fait du plan d’autonomie la solution « la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour clore un différend régional qui perdure depuis des décennies.
Ce virage diplomatique s’inscrit dans un contexte marqué par l’imminence d’une résolution du Conseil de sécurité, portée par des puissances comme les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, en faveur de la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud.
Au-delà du dossier du Sahara, les relations maroco-polonaises n’ont cessé de se renforcer ces dernières années, malgré les alternances politiques à Varsovie. Les visites de haut niveau se sont multipliées, à l’instar de celle de l’ancien président de la Chambre des conseillers, Ennaam Mayara, accueilli en Pologne par plusieurs responsables parlementaires.
Varsovie voit aujourd’hui en Rabat plus qu’un partenaire bilatéral : un acteur régional clé, un pôle de stabilité en Afrique du Nord, et un allié dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration irrégulière. Sur le plan économique, le Maroc est devenu le premier partenaire commercial africain de la Pologne, avec un volume d’échanges atteignant 2,3 milliards d’euros en 2024, contre moins de 500 millions en 2015.
Par ailleurs, certaines figures politiques polonaises de premier plan, à l’instar du sénateur Bogdan Borusewicz – ancien président du Sénat – avaient déjà exprimé leur appui au plan marocain dès 2014, signalant une tendance de fond au sein de l’establishment politique polonais.
Si elle se confirme, l’adhésion officielle de la Pologne à la position marocaine serait un signal fort et un levier supplémentaire dans la bataille diplomatique que mène le Royaume pour élargir le cercle de ses soutiens en Europe et au-delà.