Le compte à rebours est désormais enclenché pour la tenue de pourparlers directs autour du plan d’autonomie marocain, proposé sous l’égide des Nations unies. Selon les premières indications, ces discussions pourraient s’ouvrir dans les prochaines semaines et réunir autour d’une même table le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et les représentants du Polisario.
Ces rencontres devraient se tenir en terrain neutre, sans ordre du jour préétabli, ni conditions préalables, conformément à l’approche de dialogue prônée par l’ONU. Le modérateur pressenti n’est autre que Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, à condition qu’il en accepte la mission.
Mais avant d’en arriver là, de nombreux obstacles diplomatiques demeurent, notamment l’intransigeance d’Alger. Lors de l’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie algérienne a exprimé son désaccord en quittant la séance sans voter contre, un geste perçu par plusieurs observateurs comme un aveu d’échec diplomatique. Dans ses déclarations, il a justifié cette attitude par l’inclusion explicite de la notion de “souveraineté marocaine sur le Sahara”, une ligne rouge pour Alger mais un principe non négociable pour Rabat.
Cette divergence profonde constitue le principal point de blocage : la diplomatie algérienne reste inflexible, tandis que le Maroc, fort du soutien international grandissant à son initiative d’autonomie, refuse tout retour en arrière.
Pour sortir de cette impasse, certains misent sur une médiation directe des États-Unis, bien que Washington fasse preuve de prudence pour ne pas apparaître comme aligné sur Rabat. D’autres pistes évoquent une intervention des pays du Golfe, tels que les Émirats arabes unis, le Qatar ou l’Arabie saoudite, qui entretiennent d’excellentes relations avec les deux capitales et pourraient jouer les facilitateurs.
Quoi qu’il en soit, ces pourparlers s’annoncent comme un moment charnière pour relancer un processus politique longtemps enlisé, où la réalisme diplomatique devra enfin prendre le pas sur les postures idéologiques.
Par Jalil Nouri










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