Depuis le dernier discours du roi Mohammed VI, prononcé le 31 octobre à la suite de l’adoption de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité de l’ONU, et après son départ pour un séjour privé aux Émirats arabes unis, la diplomatie marocaine n’a plus donné d’indications sur le calendrier à venir ni sur d’éventuels contacts avec l’Algérie -rapidement démentis- et encore moins avec le Polisario, que Rabat refuse de rencontrer en l’absence de la partie algérienne.
Le Conseil de sécurité, qui avait fixé un délai de six mois pour la tenue de négociations directes entre les quatre parties concernées, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario, ne verra probablement pas son objectif aboutir. En cause : les entraves posées par Alger, qui rejette toute participation à ces futures discussions tout en proposant paradoxalement de jouer les médiateurs entre Rabat et le Polisario pour un dialogue direct. Une posture qui permet à l’Algérie de se soustraire une nouvelle fois à ses responsabilités, malgré les rappels répétés du Conseil de sécurité la considérant comme partie prenante du conflit et acteur essentiel du processus politique.
Alger campe ainsi sur ses positions, rejetant toute évolution et renvoyant la balle vers l’ONU dans une manœuvre visible visant à gagner du temps et à contrer les avancées diplomatiques du Maroc, tout en minimisant la portée des acquis récents du Royaume.
Face à cette situation, le Maroc ne doit pas céder au diktat algérien et doit poursuivre ses efforts diplomatiques pour consolider sa position, déjouer la stratégie d’obstruction d’Alger et prendre à témoin la communauté internationale, afin d’engager la seconde phase de la résolution du 31 octobre, dont les termes ne souffrent d’aucune ambiguïté.
L’espoir demeure toutefois de voir de nouveaux médiateurs intervenir pour débloquer l’impasse, parmi lesquels l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou encore le Qatar. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le souverain ait profité de son séjour à Abou Dhabi pour évoquer cette éventualité.
Par Jalil Nouri
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