Emboîtant le pas à la France dans le dossier du Sahara marocain, le Royaume-Uni a fait sienne la même démarche après la visite à Rabat de son chef de diplomatie, au cours de laquelle a été annoncée la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur son Sahara, avec le soutien inconditionnel au plan d’autonomie avancé comme solution unique, crédible et réaliste, conformément aux conclusions de l’ONU.
Depuis, les événements s’enchaînent au niveau des institutions politiques britanniques et des centres de décisions économiques. Au Parlement, les députés se préparent à examiner la portée et la justesse de la position de leur pays sur ce dossier, en éloignant les voix dissonantes. Et dans les milieux économiques, l’accent est mis sur les opportunités exceptionnelles ouvertes en termes d’investissements dans cette région, pour lesquelles le gouvernement britannique souhaite mobiliser ses moyens.
C’est cette même voie que la France avait adoptée au lendemain de la dernière visite du président Macron à Rabat, et qui se poursuit à ce jour à un rythme soutenu, avec des annonces répétées de contrats signés et leur concrétisation sur le terrain du Sahara, sans parler des visites successives de délégations techniques diverses.
La concurrence qui s’annonce donc entre Paris et Londres promet d’être rude, bien que les objectifs diffèrent, et bien que la France reste la mieux placée pour avoir la plus grosse part du gâteau, en raison de ses relations historiques privilégiées avec le Maroc. Le Royaume-Uni, qui arrive en terre moins connue, dispose d’un autre avantage non négligeable : celui de s’intéresser à des secteurs laissés vacants par les investisseurs et les agences de coopération français, qui ont déjà ratissé large dans la région.
Par Jalil Nouri