À huis clos et sans communiqué final, la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, tenue ce lundi, était appelée à examiner plusieurs points en lien avec le rapport annuel de l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, sur le conflit du Sahara marocain. Parmi les sujets abordés figuraient la relance des négociations directes entre les acteurs impliqués, ainsi que l’avenir de la MINURSO, la mission onusienne chargée du maintien du cessez-le-feu, menacée de coupes budgétaires drastiques de la part de l’administration américaine — une perspective qui pourrait précipiter la fin de son mandat, au grand soulagement du Maroc, qui considère cette mission comme un frein plutôt qu’un levier vers une solution définitive et durable acceptée par toutes les parties.
Mais au-delà de ce programme officiel, se dessinait en filigrane, dans un débat feutré, la volonté claire du président Donald Trump de mettre un terme aux tergiversations algériennes dans ce dossier. L’ancien et actuel locataire de la Maison-Blanche souhaite introduire de nouveaux paradigmes dans le traitement de ce conflit, afin d’en accélérer le règlement après des années de stagnation et de blocages, souvent entretenus par Alger, en dépit des avancées diplomatiques enregistrées par le Maroc à l’échelle internationale.
Dès lors, le président américain, manifestement préoccupé par la situation sécuritaire dans une région en proie aux menaces terroristes croissantes, redoute des répercussions sur les intérêts stratégiques des États-Unis en Afrique du Nord. Cela le pousse à réaffirmer son soutien sans équivoque à la position marocaine, en défendant avec insistance le plan d’autonomie comme la seule solution possible, réaliste et crédible pour la stabilité de la région.
Tout cela se joue en coulisses, avec une diplomatie américaine particulièrement active, déterminée à clore ce dossier dans les plus brefs délais, qu’il pleuve ou qu’il vente.
Par Jalil Nouri