Le tribunal de première instance de Marrakech a condamné, lundi soir, le militant Saïd Aït Mehdi, président de la coordination des « Victimes du séisme d’Al Haouz », à trois mois de prison ferme et à une amende de 500 dirhams. En outre, il devra verser une indemnisation de 10 000 dirhams à la partie civile.
Selon Me Mohamed El Ghloussi, avocat dans cette affaire, le tribunal a également prononcé l’acquittement des trois autres accusés poursuivis dans le même dossier.
Saïd Aït Mehdi est une figure bien connue des mouvements de protestation menés par les victimes du séisme d’Al Haouz, qui a frappé plusieurs régions du Maroc le 8 septembre 2023. Pendant des mois, il a organisé des manifestations et dénoncé des « dysfonctionnements massifs » dans le processus de reconstruction des zones sinistrées. Cependant, son activisme lui a valu des poursuites judiciaires après des plaintes déposées par les autorités locales.
Les charges retenues contre lui
Le militant a été accusé de plusieurs infractions, notamment :
Diffusion et partage de fausses allégations visant à porter atteinte à la vie privée des personnes et à les diffamer.
Outrage à une autorité constituée et à des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions.
Agression d’un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions.
Incitation à commettre un crime ou un délit via des moyens électroniques.
Ces accusations découlent principalement de ses déclarations publiques et de ses publications en ligne, dans lesquelles il critiquait ouvertement les autorités locales et leur gestion de l’après-séisme.
Une affaire qui suscite des débats
Cette condamnation a suscité des réactions partagées. Certains y voient une réponse légitime aux accusations portées contre Aït Mehdi, tandis que d’autres dénoncent une atteinte à la liberté d’expression. Le militant avait notamment dénoncé, avant son arrestation, des « irrégularités massives » dans les efforts de reconstruction, appelant à davantage de transparence et de justice pour les victimes du séisme.
Un climat tendu autour de la reconstruction
Le séisme d’Al Haouz, qui a causé des dégâts considérables et de nombreuses pertes humaines, a mis à l’épreuve les capacités des autorités à gérer une crise d’une telle ampleur. Les manifestations menées par Aït Mehdi ont mis en lumière les frustrations de certaines populations locales, qui réclament une meilleure gestion et une distribution équitable des aides.
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Ca aurait pu être équitablement un jugement avec sursis