La justice suisse a récemment collaboré avec son homologue algérienne pour élucider le mystère entourant les comptes bancaires de Saïd Bouteflika, le frère du défunt président algérien. Des rapports médiatiques internationaux, dont un provenant du site « Afrique Intelligence », ont mis en lumière d’importants transferts financiers sur les comptes bancaires de Saïd Bouteflika en Suisse.
Selon les informations relayées, le Bureau fédéral suisse de la justice a accepté une demande algérienne souhaitant obtenir des détails sur les comptes de Bouteflika. Ce dernier aurait bénéficié de plusieurs versements sur un compte à Genève, totalisant une somme impressionnante de 30 millions de dollars. Il est à noter que 20 millions de ces dollars proviendraient d’une banque située au Moyen-Orient, tandis qu’une autre tranche, entre 1 et 4 millions de dollars, serait issue de banques européennes.
Saïd Bouteflika, actuellement en détention à la prison d’El Bayadh, fait face à de multiples accusations. L’agence « Sputnik » avait auparavant indiqué que l’ancien président Abdelaziz Bouteflika partageait un compte avec plusieurs membres de sa famille à la « Crédit Suisse », sur lequel un montant de 1,1 million de dollars avait été identifié en 2005.
La justice algérienne ne reste pas en marge de cette affaire. La 10e chambre pénale du Conseil de la justice algérien a récemment infligé à Saïd Bouteflika une peine de 12 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8 millions de dinars. Les charges retenues contre lui sont lourdes : infractions à la loi anti-corruption, dissimulation de revenus criminels, blanchiment d’argent, et violations de la réglementation des changes, pour n’en citer que quelques-unes.
Ces révélations et procédures judiciaires mettent en lumière un système où l’argent public semble être à la merci de quelques puissants. Malheureusement, pendant que certains détournent des millions, une grande partie du peuple algérien fait face à des défis socio-économiques et vit dans la précarité. La corruption et la mauvaise gestion des ressources semblent, une fois de plus, bénéficier aux élites, laissant une population désarmée face aux conséquences de ces actes.