La Direction générale de la Sûreté nationale a pris des mesures disciplinaires et des procédures d’évaluation fonctionnelle à l’encontre de plusieurs agents de police travaillant à l’Institut royal de police, suite aux résultats d’une enquête minutieuse menée par l’Inspection générale relevant de la Sûreté nationale. Le Directeur général de la Sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi, avait chargé l’Inspection générale de mener une enquête approfondie sur la gestion de l’Institut royal de police et de ses écoles, qui a révélé des dysfonctionnements, des dépassements professionnels et des comportements individuels contraires aux principes de gouvernance de la sécurité et à l’éthique professionnelle de la police.
Selon la même source, ces sanctions disciplinaires ont entraîné la suspension temporaire du directeur de l’Institut royal de police, en attendant d’être présenté devant le conseil disciplinaire pour examen des infractions qui lui sont reprochées. Cette mesure a également été prise à l’encontre de deux autres officiers de police de rang Commandant de Sécurité et Inspecteur de Police, ainsi qu’une sanction de réprimande à l’encontre d’un officier de police principal et un avertissement à l’encontre de trois autres employés de la même institution, dont deux de rang Commandant de Police et un de rang Inspecteur de Police, qui seront réaffectés en dehors des établissements de formation policière.
En outre, cette série de sanctions disciplinaires a également donné lieu à des observations adressées à trois cadres de police qui ont été négligents dans l’accomplissement de leurs fonctions, à savoir un Commandant de Police régional, un Officier de Sécurité Excellent et un Garde de Sécurité. De plus, un cadre de rang Commandant de Police régional a été relevé de ses fonctions et muté hors de l’Institut royal de police. Parallèlement à ces mesures disciplinaires, les résultats de l’enquête menée par l’Inspection générale de la Sûreté nationale ont conduit à proposer une série de mesures d’évaluation fonctionnelle visant à remédier aux lacunes constatées, notamment en ce qui concerne l’application des bonnes pratiques de gouvernance des ressources humaines et des ressources matérielles, ainsi que le respect du code d’éthique des agents de la Sûreté nationale.
La Direction générale de la Sûreté nationale a souligné que ces décisions s’inscrivent dans le cadre de son souci de suivre de près le bon déroulement de ses services centraux chargés de la formation policière, en particulier en ce qui concerne le strict respect des règles d’intégrité professionnelle et de comportement personnel exemplaire, ce qui contribuera positivement au développement et à la modernisation du système de formation policière dans toutes ses filières et spécialités.
Précédemment, l’Office national de lutte contre la criminalité financière et économique relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire avait déféré devant le parquet général de la Cour d’appel de Rabat huit personnes, dont trois policiers, soupçonnées d’implication dans le détournement et la malversation de fonds publics, ainsi que la falsification et la fabrication de déclarations contenant de fausses informations.
La Direction générale de la Sûreté nationale a précisé que préalablement, elle avait lancé une enquête interne sur la gestion financière de l’École de la Cavalerie, qui avait révélé des soupçons de manipulation dans les marchés publics. Cela a entraîné la décision de suspendre temporairement de ses fonctions l’ancien directeur de l’école, qui occupait le grade de Contrôleur général, et de le soumettre à une enquête judiciaire supervisée par le parquet compétent.
De plus, les enquêtes et les investigations menées dans cette affaire ont impliqué sept autres personnes, dont cinq responsables d’entreprises contractantes et d’autres agents de police détenus en prison dans le cadre d’une enquête distincte, tous soupçonnés d’avoir contribué et participé à la commission de ces actes criminels.