La chambre des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat a frappé fort. Elle a condamné l’ex-directeur régional de l’Union marocaine des banques (UBM) à Tétouan et ancien sixième vice-président de la commune, Daniel Ziouzou, à douze ans de prison ferme, assortis d’une amende de 100 000 dirhams et d’un dédommagement civil de 3,2 millions de dirhams au profit de la banque lésée.
Ce verdict met un terme à un dossier tentaculaire de détournement de fonds qui a ébranlé la ville du nord. Selon l’enquête, le responsable bancaire, poursuivi avec un autre employé, aurait orchestré pendant plusieurs années un système sophistiqué de ponction sur les comptes de clients, via des virements non autorisés, des chèques irréguliers et des manipulations du système informatique interne. Le montant global des sommes détournées est estimé à plus de six milliards de centimes, impliquant des entreprises, des promoteurs immobiliers, des hommes d’affaires ainsi que des structures publiques et associatives, dont la caisse d’une association d’œuvres sociales de fonctionnaires.
L’affaire avait éclaté en mai 2024, lorsque les services de police judiciaire ont interpellé Ziouzou dans son bureau, après un signalement de Bank Al-Maghrib et le constat d’anomalies graves sur plusieurs comptes. Son profil, à la croisée du monde bancaire, de la gestion locale et du sport – il a siégé dans les instances dirigeantes du Moghreb de Tétouan – a contribué à donner à ce scandale une dimension politique et symbolique.
Le Parti de l’Istiqlal avait d’ailleurs réagi dès son arrestation en gelant ses responsabilités organisationnelles, au nom de la moralisation de la vie publique et dans l’attente de la décision de la justice.










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