Un vaste scandale lié à la spoliation de biens publics secoue actuellement la ville de Marrakech. Le juge d’instruction en charge des crimes financiers près la Cour d’appel de la ville ocre a décidé de poursuivre plusieurs élus et hauts responsables locaux, accusés d’implication dans un vaste réseau de détournement du foncier public sous couvert de projets d’investissement. Le magistrat a ordonné le gel de tous les avoirs, biens mobiliers, immobiliers et revenus appartenant aux mis en cause, avant leur comparution devant la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption et de dilapidation de fonds publics.
Cette affaire explosive, révélée à la suite d’une plainte déposée par l’Association marocaine de protection des deniers publics, implique neuf figures influentes de la gestion locale, dont l’ancien maire de Marrakech, Mohamed Larbi Belkaid, ainsi que le député Younes Benslimane, ancien premier adjoint au maire, passé depuis au Rassemblement national des indépendants (RNI). Le dossier concerne également l’ancien wali de la région Marrakech-Safi, Abdel Fattah El Bjioui, dont l’enquête a été confiée à la Cour de cassation en vertu de la procédure du privilège juridictionnel.
Les chefs d’accusation retenus à leur encontre sont lourds : abus de pouvoir, falsification et usage de faux documents officiels, dilapidation de biens publics et corruption. Le procureur général a en outre demandé l’interdiction de quitter le territoire à l’ensemble des personnes poursuivies, parmi lesquelles figurent aussi des anciens directeurs de services clés, des responsables territoriaux et un homme d’affaires proche de certains élus.
Selon les éléments de l’enquête, plusieurs opérations de cession de terrains publics à des prix symboliques ont été réalisées sous prétexte de favoriser l’investissement. Ces transactions douteuses ont été rendues possibles par la “commission des dérogations”, présidée à l’époque par le wali El Bjioui. C’est cette commission qui aurait validé, en dehors des procédures réglementaires, de nombreux projets à la vocation initiale dévoyée.
Parmi les cas cités : un complexe résidentiel baptisé « Targa Prestige », autorisé sur une zone réservée aux villas à proximité de Sidi Daho, des stations-service et hôtels implantés sur des espaces verts dans le quartier de l’Azouzia, ou encore des équipements privés (école, clinique, terrains de sport) implantés sur des terrains publics initialement destinés à d’autres fonctions sociales.
L’enquête a aussi mis en lumière des faits graves concernant le programme stratégique « Marrakech, cité renouvelée », lancé entre 2014 et 2017 avec un budget colossal de plus de 60 milliards de dirhams. Ce programme, censé moderniser les infrastructures et services de la ville, aurait connu des irrégularités majeures qui ont compromis son exécution dans les délais et standards prévus.
Les investigations menées par la Brigade nationale de la police judiciaire se poursuivent pour établir les responsabilités et déterminer l’ampleur exacte des détournements. Cette affaire, qui mêle politique, administration et intérêts privés, jette une ombre sur la gouvernance locale et relance le débat sur l’impunité et la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence.
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Bravo, c »est comme sa que l’on doit interroger ces nouvelles fortunes qui tissent une toile de malfaiteurs aux colles blancs qui tapissent le paysage administratifs marocains et qui s’ingénuent pour s’enrichir illégalement et laisser le peuple dans sa misère, l’état est responsable de ce laisser aller !