Plusieurs mois après le déclenchement de toute une série de gros scandales tous liés au secteur de la farine et du blé subventionnés par l’État, le mutisme et l’inaction restent la règle au sein de l’Exécutif présidé par Akhannouch, au nom de leur prétendue sensibilité sociale.
Bien que le CESE, le Conseil Économique, Social et Environnemental, ait pointé du doigt plusieurs dysfonctionnements sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et des circuits de commercialisation, et bien que plusieurs députés aient trouvé des arguments solides pour dénoncer la qualité des farines destinées aux consommateurs ainsi que le non-respect des prix censés être appliqués partout, ce dossier explosif demeure posé sur la table dans un silence assourdissant, comme si ce problème touchant le quotidien de tous les Marocains était sans gravité.
Tout a été dit ou presque, et il ne reste plus que l’annonce d’enquêtes qui sont demeurées lettre morte. Ces enquêtes et les poursuites promises n’interviendront probablement pas à l’approche des élections, dans une dizaine de mois, afin d’éviter toute turbulence politique et tout raidissement social.
Les faits sont pourtant d’une extrême gravité, avec des détournements de subventions évalués à des milliards de dirhams au profit de minotiers et d’intermédiaires cupides, ainsi que des fraudes sur la qualité de la farine vendue, allant jusqu’à inclure du papier pour en augmenter artificiellement le poids.
Comme pour le dossier des viandes importées il y a quelques mois, le gouvernement a pris tout son temps pour réagir, son principal souci étant de ne pas perturber le marché et l’approvisionnement national, dans une attitude incompréhensible au détriment des intérêts du consommateur marocain, qui ne manquera pas, il faudra s’y attendre, de sanctionner cette absence de réaction face aux scandales lors du dépôt de son bulletin de vote dans les urnes en septembre prochain.
Par Jalil Nouri










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