L’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) a tenu, jeudi, la 15ᵉ session de son Conseil d’administration, sous la présidence du ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh. Une réunion cruciale, alors que les routes marocaines connaissent une dégradation alarmante des indicateurs de sécurité, malgré les multiples campagnes de sensibilisation et les efforts des différents intervenants.
En ouvrant la séance, le ministre a tiré la sonnette d’alarme : 3.324 personnes ont perdu la vie sur les routes durant les neuf premiers mois de 2025, soit une hausse de 24,4 % par rapport à la même période en 2024, et de 25,1 % par rapport à 2015. Un « carnage routier » qui met à rude épreuve l’ambition nationale de réduire drastiquement la mortalité à l’horizon 2030 et rappelle l’urgence d’un sursaut collectif.
Malgré ce constat inquiétant, Abdessamad Kayouh a mis en avant les avancées enregistrées par la NARSA dans plusieurs projets structurants, tant pour l’amélioration de la sécurité routière que pour l’optimisation des services rendus aux usagers. L’Agence a ainsi achevé l’étude d’évaluation de la première phase de la stratégie nationale de sécurité routière et finalisé l’élaboration d’un nouveau plan d’action 2026–2030, aligné sur les meilleures pratiques internationales et sur les orientations de la Deuxième décennie d’action pour la sécurité routière 2021–2030, qui vise une réduction de 50 % des décès d’ici 2030.
Dans le même esprit, la NARSA a mené une étude sur son repositionnement stratégique et élaboré un plan d’action quinquennal destiné à renforcer son rôle d’instance nationale de pilotage, de coordination et de suivi des programmes de sécurité routière aux niveaux national, régional et local. L’Agence a également finalisé une feuille de route pour sa transformation numérique, afin de moderniser davantage l’administration et d’améliorer la qualité des services publics, qu’il s’agisse des centres d’immatriculation, des examens du permis de conduire ou de la gestion des infractions.
Le ministre a insisté sur la nécessité de conjuguer les dimensions institutionnelle et opérationnelle de ce chantier, en accordant une attention particulière aux usagers les plus vulnérables, notamment les conducteurs de deux-roues, dont le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Il a appelé à une mobilisation renforcée de l’ensemble des acteurs – administrations, collectivités territoriales, forces de l’ordre, société civile – pour traduire les études stratégiques de la NARSA en actions concrètes sur le terrain.
Abdessamad Kayouh a également souligné l’importance de la déclinaison régionale et locale des plans d’action, en tenant compte des spécificités de chaque territoire : nature du trafic, infrastructures, comportements à risque, présence de motos ou de transports collectifs informels, etc. Objectif : adapter les mesures aux réalités du terrain et atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030, dans un pays où l’insécurité routière reste l’une des principales causes de mortalité évitable.










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