Les accidents de la circulation routière ne connaissent pas de répit, générant un coût économique et social très élevé. Un coût que des technologies d’assistance à la conduite (Smart ADAS) peuvent réduire, en contribuant d’une manière considérable à la sécurité des passagers et des conducteurs. Voici comment les systèmes ADAS «forment» les chauffeurs sur la route, en transformant les véhicules en salles de classe.
Les traumatismes dus aux accidents de la circulation ne cessent de s’intensifier et ont des effets dévastateurs dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire où les accidents de la route sont devenus une cause principale de décès. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les conséquences des accidents de la route sur la vie humaine ont propulsé la sécurité routière au premier rang des priorités du développement par l’Assemblée générale des Nations unies. «Le rythme de motorisation sans précédent que connaissent les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (PFR-PRI) provoque une forte accélération du nombre de traumatismes dus aux accidents de la circulation, généralement la cause de décès prématurés et d’invalidité. Les personnes vulnérables et les hommes économiquement actifs en sont les principales victimes. Selon les estimations, le coût socio-économique de ces traumatismes se situe entre 1 et 7% de leur PIB», explique au journal «Le Matin» Amine El Khettar, conseiller dans les domaines technologie/sécurité et fondateur de l’entreprise Safety Experts Technologies.
La sécurité routière, un moteur essentiel du développement durable
Chaque année, les accidents de la route sont à l’origine de près de 1,3 million de décès évitables et d’environ 50 millions de blessés, ce qui en fait la principale cause de mortalité des enfants et des jeunes dans le monde. Pour y remédier, l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé la période 2021-2030 deuxième «Décennie d’action pour la sécurité routière», avec l’objectif de réduire d’au moins 50% le nombre de morts et de blessés sur les routes. En 2020, l’Organisation mondiale de la santé et les Commissions régionales des Nations unies ont lancé le Plan mondial qui propose une approche intégrée faisant de la sécurité routière un moteur essentiel du développement durable.
«Les accidents de la route sont une épidémie silencieuse ambulante», a déploré António Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Ils représentent la première cause de mortalité au monde chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans, a-t-il insisté. De plus, neuf victimes sur dix vivent dans des pays à revenu intermédiaire ou faible. Pour relever ces défis, Guterres a exhorté tous les participants à intégrer la sécurité routière dans leurs politiques nationales en matière d’éducation, de santé et de transport, et à adhérer aux conventions des Nations unies dans ce domaine. «Nous avons besoin d’actions plus ambitieuses et urgentes pour réduire les risques les plus importants.»
Les technologies d’assistance à la conduite pour amortir les chocs
«Au Maroc, les accidents de la circulation coûtent à l’économie nationale 19,5 milliards de dirhams par an, soit 2% du PIB. Un coût que des technologies d’assistance à la conduite (Smart ADAS) peuvent réduire, en contribuant d’une manière considérable à la sécurité des passagers et des conducteurs et en abaissant les risques d’accidents de la circulation», explique l’expert.
Le système d’aide à la conduite (automobile) ou système avancé d’aide à la conduite (ADAS, de l’anglais : Advanced Driver-Assistance Systems) est un système de sécurité active d’information ou d’assistance du conducteur pour :
- Éviter l’apparition d’une situation dangereuse risquant d’aboutir à un accident.
- Libérer le conducteur d’un certain nombre de tâches qui pourraient atténuer sa vigilance.
- Assister le conducteur dans sa perception de l’environnement (détecteurs de dépassement, de risque de gel, de piéton, etc.).
- Permettre au véhicule de percevoir le risque et de réagir de manière anticipée par rapport aux réflexes du conducteur.
De précieuses secondes pour réagir avant une collision potentiellement mortelle
Une étude de l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) des États-Unis a démontré que l’installation et la démocratisation des systèmes anti-collisions amélioraient les habitudes au volant, permettrait non seulement de réduire le taux de collisions, mais aussi de sauver des vies. En clair, les systèmes ADAS «forment» les chauffeurs sur la route, en transformant les véhicules en salles de classe. En effet, les chauffeurs viennent à anticiper les alertes et à éviter les situations dangereuses. Il est donc évident que les trois dernières secondes avant l’impact peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Malgré les risques indéniables de la distraction au volant, une autre étude révèle que sur 11.000 conducteurs ciblés, 30 à 40% étaient distraits parce qu’il mangeait, parlait au téléphone ou fumait, par exemple.
«Les ADAS sont des systèmes avancés d’aide et d’information à la conduite qui ne doivent pas être confondus avec les systèmes de délégation de conduite. Et si leur apparition a été portée depuis un certain temps par le développement du progrès technique, les obligations réglementaires sont bien plus récentes», décrypte notre interlocuteur.
Pour le marché marocain et africain, Safety Experts Technologies propose plusieurs types de solutions. D’abord, «ADAS Système», une solution qui permet d’identifier en temps réel les risques potentiels sur la route. À base d’intelligence artificielle, elle détecte les marquages au sol pour indiquer aux conducteurs lorsqu’ils sortent de leurs lignes de circulation et lit les panneaux de limitation de vitesse. «Les briques technologiques que propose Safety Experts Technologies sont essentiellement basées sur de la vision artificielle, la technologie radar et les reconnaissances faciales. Nos solutions vont permettre d’augmenter la réactivité au volant grâce à des alertes en temps réel (…) grâce à des alertes visuelles et sonores. Cela implique donc le respect de la distance de sécurité, de la limitation de vitesse avec lecture des panneaux de limitations, et le respect des lignes», développe Amine El Khettar.
Notons qu’avec l’approche de la WorldDayOfRemembrance annuelle des victimes de la route (20 février de chaque année), Safety Expert Technologies Morocco se joint à la campagne mondiale visant à promouvoir des actions pour prévenir et, à terme, arrêter de nouveaux décès et blessés dus aux accidents de la route : «Safety Expert Technologies soutient la Décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030 et se met au service de ce défi quant à la réalisation de l’objectif de réduction de 50% du nombre de victimes de la route», ajoute le fondateur de Safety Experts Technologies.
Le projet de sécurité le plus important au monde en vigueur dès le 1er janvier 2023
Le 1er janvier 2023, le nouveau protocole de test du projet Euro-NCAP – le projet de sécurité le plus important au monde – entrera en vigueur en Europe, et l’une des nouvelles les plus importantes est une percée dans la prévention de l’oubli des enfants dans la voiture. En fait, d’ici quelques années, ce phénomène choquant appartiendrait peut-être au passé.
Dans un calcul cynique et froid, le nombre d’enfants blessés et tués parce qu’un adulte les a oubliés dans un véhicule est soixante fois supérieur au nombre d’enfants blessés et tués dans des accidents de la circulation. Pour prévenir de futures tragédies, des solutions différentes ont été développées ou «Life Detection Assistance System (LiDAS)». Cette catégorie est l’une des nombreuses catégories d’un domaine en développement rapide appelé «détection en cabine», qui traite de la santé et de l’état cognitif de tous les occupants du véhicule, en mettant l’accent sur les conducteurs. «Les défis les plus importants de la détection dans la cabine des passagers sont d’atteindre un très haut niveau de précision, une installation facile, et les technologies de pointe à cet effet sont basées sur des capteurs radar, des ondes radio (RF), des capteurs sonores (ultra-sons), caméra, lidar, Wi-Fi ou infrarouge», ajoute l’expert.