Ce qui devait être un moment de clôture grandiose s’est transformé en fiasco mémorable. Le concert de la chanteuse égyptienne Sherine Abdel Wahab, samedi soir sur la scène Nahda à Rabat, a déclenché une vague d’indignation parmi les spectateurs et sur les réseaux sociaux. Un épisode qui illustre, à lui seul, les failles criantes d’une 20e édition du Festival Mawazine – Rythmes du Monde déjà largement décriée.
Des billets à prix fort, pour un concert au rabais
Ils étaient des milliers à avoir déboursé entre 500 et 1.500 dirhams, espérant vivre une soirée d’exception. À la place, ils ont eu droit à une file interminable, un désordre logistique accablant, et une attente étouffante sous une chaleur suffocante. Pire encore, une partie importante du public n’a même pas pu accéder à l’espace du concert, malgré des billets en main, tant l’organisation s’est révélée incapable de gérer les flux.
À l’origine du retard de plus d’une heure : Sherine elle-même, qui aurait catégoriquement refusé de monter sur scène tant que la totalité de son cachet ne lui avait pas été versée. Un comportement jugé irrespectueux et capricieux par de nombreux festivaliers, venus parfois de loin pour assister à la performance de la chanteuse.
Un playback insultant et une attitude hautaine
Mais le véritable point de rupture est survenu une fois l’artiste enfin apparue. La déception fut immense : Sherine a chanté en playback. Aucun effort vocal, aucune émotion, aucune énergie scénique. Une mascarade qui a fait bondir le public, frustré et trahi. L’attitude de l’artiste, froide et distante, n’a fait qu’aggraver les choses. Certains spectateurs ont même parlé d’une artiste déconnectée de la réalité, méprisante, voire instable, incapable de respecter l’attente et l’amour du public marocain.
Des influenceuses marocaines n’ont pas mâché leurs mots, qualifiant la prestation de « spectacle raté » livré par « une femme en pleine dérive, dénuée de respect pour son public ». D’autres internautes ont souligné le contraste saisissant entre les attentes suscitées par sa venue et l’indigence artistique qu’elle a offerte.
Mawazine 2024 : une édition minée par les ratés
Ce concert calamiteux de Sherine n’est pas un incident isolé, mais le symptôme d’une édition affaiblie, marquée par une programmation pauvre, l’absence de grandes stars internationales, des désistements imprévus, et une gestion approximative. L’événement, autrefois vitrine musicale du Royaume, semble avoir perdu de sa superbe.
La scène Nahda, pourtant symbole de l’accueil chaleureux réservé aux grands noms de la chanson arabe, s’est muée en théâtre de la confusion. En refusant les conférences de presse prévues, en chantant en playback, et en se montrant hautaine face au public, Sherine Abdel Wahab a trahi l’esprit du festival et manqué de respect non seulement au public marocain, mais à toute une tradition d’hospitalité et de professionnalisme.
Cette soirée restera dans les mémoires non pas pour la qualité de la musique, mais pour le mépris affiché et l’amertume laissée. Une leçon amère pour les organisateurs, et un avertissement pour les éditions futures : le public marocain mérite bien mieux que cela.