Ce dimanche d’été devait rester gravé comme une belle journée de retrouvailles pour la famille de Ghita, 4 ans, fraîchement arrivée d’Italie pour les vacances. Mais le soleil de Sidi Rahal s’est assombri brutalement, transformant une paisible après-midi de jeux en un drame insoutenable. La fillette a été violemment fauchée par un 4×4 tirant un jet-ski, lancé à vive allure sur la plage, dans une zone pourtant réservée aux baigneurs.
Le choc est d’une violence extrême. La roue arrière du véhicule écrase la tête de l’enfant, avant que le jet-ski qu’il tracte ne lui passe également dessus. Les hurlements, les larmes, l’incrédulité… Tout se fige autour de la scène. Son père, qui l’avait laissée quelques instants dans une fosse qu’il lui avait creusée pour jouer en toute sécurité, accourt, s’effondre, rampe jusqu’à elle. Il n’attend pas les secours. Il embarque sa fille dans le véhicule même qui a causé l’accident, fonce vers Casablanca, et supplie les médecins de la sauver.
Aujourd’hui, Ghita est entre la vie et la mort. Les diagnostics sont alarmants : fracture du crâne, hémorragie interne, lésion cérébrale. Une opération d’urgence est tentée. Les heures sont longues, lourdes. À la clinique, les proches prient et pleurent. Le père, lui, s’effondre chaque fois qu’il ferme les yeux. « Je veux qu’on punisse ceux qui ont permis ça. »
Mais au-delà de l’horreur vécue par une famille, c’est tout un pays qui doit s’interroger. Car ce drame n’est pas une fatalité. Sur les réseaux sociaux, les vidéos circulent : des 4×4 sillonnent les plages marocaines, en toute impunité, souvent devant des vacanciers médusés. À Sidi Rahal, l’absence criante de surveillance, de barrières, d’agents d’ordre ou de signalisation crée une anarchie meurtrière.
Combien de drames faudra-t-il pour que la législation se mette enfin à l’heure des plages familiales ? Qui autorise ces engins motorisés à rouler sur le sable, à quelques mètres des enfants ? Ce n’est pas la mer qui a emporté Ghita. C’est l’irresponsabilité humaine.