À Ouled Boughanja, Ouled Zid et El Gharbia (commune de Sidi Slimane), la colère gronde et l’inquiétude s’installe. Depuis des mois, les habitants dénoncent des coupures d’électricité à répétition, qu’ils imputent à la Société Régionale Multiservices (SRM), désormais en charge de la distribution de l’électricité, de l’eau potable et de l’assainissement liquide — des missions auparavant assurées par l’ONEE.
Ce lundi matin, un nouvel incident est venu raviver la tension. Selon plusieurs riverains, une forte explosion a été entendue, provenant du poste de distribution électrique du quartier. Quelques instants plus tard, le secteur a replongé dans le noir : arrêt total du courant dans une large partie de la zone, avec son lot de congélateurs à l’arrêt, de commerces paralysés, d’élèves et de salariés perturbés, et surtout, de familles laissées dans l’angoisse.
« On n’en peut plus de ce laisser-aller. On a l’impression que personne ne se soucie de notre quotidien », lâche un habitant, excédé par ce qu’il décrit comme une routine devenue insupportable : des coupures imprévisibles, des retours de courant instables, et l’absence d’explications claires ou de solutions durables.
Les habitants rappellent un épisode resté dans toutes les mémoires : il y a quelques mois, le quartier serait resté plus de quatre jours sans électricité, une situation qui s’est, disent-ils, reproduite pendant le mois de Ramadan, transformant des soirées déjà éprouvantes en véritable épreuve. Entre bougies, téléphones déchargés, denrées perdues et machines hors service, certains parlent d’un retour en arrière inacceptable.
Mais au-delà du confort, c’est parfois la santé qui est en jeu. Une habitante témoigne, la voix tremblante, en décrivant l’urgence permanente dans laquelle elle dit vivre :
« Je suis obligée de transporter ma grand-mère chez ma tante au centre-ville à chaque coupure. Elle survit grâce à un appareil d’oxygène qui fonctionne avec l’électricité. Quand le courant s’arrête, ce n’est pas juste une panne : c’est une peur qui vous serre la gorge. On vit dans l’alerte, on guette le moindre bruit, on prie pour que ça revienne vite. Et pourtant, on est en 2025… »
Ce récit, parmi d’autres, illustre la détresse de familles qui ne demandent pas l’impossible : un service stable, des interventions rapides, et une communication transparente en cas d’incident. Dans ces quartiers périphériques, beaucoup ont le sentiment d’être les oubliés des priorités, alors que l’électricité n’est plus un luxe depuis longtemps : c’est un droit de base, et une condition de dignité.
Face à l’exaspération croissante, les habitants appellent la SRM à assumer pleinement ses responsabilités, à sécuriser les installations, à prévenir les risques, et à mettre fin à ces interruptions “régulières” qui abîment la confiance. Car à Sidi Slimane, une question revient comme un refrain : combien d’explosions, combien de nuits dans le noir, combien de vies fragiles mises en danger faudra-t-il encore pour que la situation change enfin ?










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