Après la réunion des ministres des Affaires étrangères, hier dimanche, la capitale qatarie accueille aujourd’hui plusieurs chefs d’État du monde arabe et islamique afin d’adopter une position commune après l’attaque jugée insensée d’Israël contre ce pays hôte.
Ce sommet, qui verra la participation de dirigeants venus du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, ainsi que des présidents iranien et turc, ne durera que quelques heures. Mais il devrait délivrer un message ferme à l’adresse de Tel-Aviv et nettement moins conciliant envers l’administration américaine, accusée d’avoir fermé les yeux sur l’incident et de n’avoir rien entrepris pour l’empêcher, bien qu’en avoir été avertie à l’avance par un appel de Benjamin Netanyahu. Ce dernier n’a pu que se féliciter de ce laisser-faire.
Une position que les pays du Golfe rejettent catégoriquement, d’autant plus que le président américain Donald Trump a choisi d’envoyer au même moment en Israël son chef de la diplomatie, Marco Rubio, pour afficher son soutien aux autorités israéliennes, malgré une vague de condamnations internationales. La bienséance aurait pourtant dicté à Washington de se tourner d’abord vers Doha, allié stratégique, pour manifester un appui clair et ferme. Mais la politique de la Maison Blanche a ses raisons, souvent incompréhensibles lorsqu’il s’agit de l’État hébreu.
Ce double langage nourrit la colère des pays arabes et islamiques, qui dénoncent la stratégie du « deux poids deux mesures ». Certains signataires des Accords d’Abraham, conclus sous l’impulsion de Washington, menacent même de s’en retirer si Israël récidive contre un État du Golfe.
Le Maroc, représenté par son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, en l’absence du roi Mohammed VI retenu au pays pour des engagements de calendrier, portera haut sa voix et défendra ce message avec force.
Par Jalil Nouri