Le viol d’un adolescent de 13 ans par une dizaine d’individus lors des fêtes de la célébration du Moussem de Moulay Abdellah, près d’El Jadida, continue de faire grand bruit au sein d’une opinion publique révoltée par la sauvagerie de tels faits. La victime, un orphelin de père, se trouve dans un état grave, tant sur le plan physique que psychologique. Elle a été transférée, loin de sa ville de Youssoufia, au CHU de Marrakech. Elle avait été entraînée dans une spirale de violence sexuelle par une dizaine de pédophiles qui l’ont drogué et violé, sans défense, à tour de rôle, pendant plusieurs jours, de la manière la plus vile, abjecte et inhumaine.
L’enquête, toujours en cours, qui a mobilisé d’importants effectifs, a permis d’arrêter un premier suspect. Celui-ci a reconnu les faits, tandis que ses acolytes, tous délinquants et voyous, ont été identifiés et sont activement recherchés dans d’autres régions par les enquêteurs, sous la supervision du Procureur du Roi près de la Cour d’Appel d’El Jadida. C’est dans cette ville qu’a eu lieu ce drame, au milieu d’une foule réunie pour ce qui devait être une fête spirituelle. Cet événement devrait conduire à une révision profonde, notamment en matière d’encadrement sécuritaire, indispensable dans de tels rassemblements où tout peut se produire et dégénérer, y compris le pire.
Le Moussem de Moulay Abdellah Amghar, destiné initialement à célébrer la mémoire d’un saint, s’est transformé au fil des années en un rendez-vous de tous les excès, malgré un programme religieux et spirituel, ainsi que des fantasias. Il accueillait auparavant des dizaines de milliers de visiteurs, lui valant le titre de plus grand Moussem du pays avant ce drame. Le restera-t-il l’an prochain ? Il faut en douter.
Par Jalil Nouri