La vague grippale qui bouscule plusieurs pays européens commence à se faire sentir au Maroc, où médecins et pharmaciens constatent depuis la mi-novembre une hausse nette des syndromes grippaux et des infections respiratoires, avec des tableaux parfois plus marqués que les années précédentes.
En Europe, la saison a démarré plus tôt et plus fort : les services d’urgence britanniques et plusieurs pays du continent font état d’une circulation soutenue, portée notamment par une forme mutée d’influenza A(H3N2), souvent surnommée « super-grippe » dans le débat public — un terme médiatique, non officiel.
Un variant sous surveillance, mais une logique connue
Le Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé, explique que l’attention se focalise sur un nouveau variant (souvent appelé sous-clade K) rattaché à la souche A(H3N2), dont l’évolution favorise une diffusion rapide et une évasion partielle de l’immunité acquise.
Ce scénario n’a rien d’exceptionnel dans la grippe : l’influenza change régulièrement. Mais lorsque la souche dominante circule largement et que l’immunité collective est moins “ajustée”, la saison peut devenir plus précoce et plus intense, avec davantage de consultations et de formes compliquées chez les personnes fragiles.
Le Maroc entre dans une phase sensible
Au Maroc, l’alerte n’est pas seulement sanitaire : une vague grippale active peut aussi provoquer absentéisme scolaire et baisse de productivité, tout en mettant sous pression les structures de soins si les cas sévères augmentent. Le Dr Hamdi appelle surtout à protéger les groupes vulnérables : personnes âgées, malades chroniques, femmes enceintes, immunodéprimés, personnes obèses et jeunes enfants.
Sur le plan de la surveillance, le bulletin « Grippe et IRA » du ministère de la Santé suit l’évolution des syndromes grippaux et sert de baromètre pour apprécier l’ampleur de la saison.
Le vaccin reste un bouclier contre les formes graves
Point central du décryptage : même si la correspondance entre vaccin et souche dominante n’est pas parfaite, les données britanniques indiquent une protection notable contre les formes nécessitant des soins, particulièrement chez les enfants, et une efficacité plus modérée chez les adultes — ce qui soutient l’intérêt de la vaccination, surtout chez les personnes à risque.
En attendant le pic, les recommandations “classiques” redeviennent d’actualité : hygiène des mains, aération, limiter les contacts en cas de symptômes, port du masque au besoin auprès des personnes fragiles — et consultation médicale en cas de signes de gravité.










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