Un nouveau scandale secoue le secteur de la santé à Tanger, où les services de sécurité ont réussi à démanteler un réseau bien structuré spécialisé dans l’organisation d’avortements clandestins, opérant dans l’ombre des hôpitaux publics.
Selon des sources concordantes, l’opération, menée en fin de semaine dernière par la police judiciaire de la ville, est le fruit d’une enquête minutieuse déclenchée après des informations signalant l’existence de pratiques illégales d’avortement sur des femmes en situation sociale vulnérable, moyennant des sommes d’argent.
Le réseau impliquait plusieurs profils inattendus : une infirmière en poste dans un hôpital public, des agents de sécurité privée, ainsi que des assistants médicaux affiliés à des établissements hospitaliers de la région. L’infirmière, recherchée sur mandat, a été arrêtée à l’aéroport Ibn Battouta de Tanger alors qu’elle tentait vraisemblablement de quitter la ville.
Un système bien rodé à l’intérieur des institutions publiques
Les premiers éléments de l’enquête révèlent un mode opératoire inquiétant : l’infirmière supervisait les interventions médicales illégales, pendant que les agents de sécurité facilitaient discrètement l’accès des patientes aux locaux sans attirer l’attention. Quant aux assistants médicaux, ils assuraient l’approvisionnement en matériel médical et la mise à disposition d’appartements ou de lieux semi-médicalisés pour procéder aux avortements.
Plus troublant encore, les enquêteurs soupçonnent une utilisation abusive d’équipements hospitaliers publics et l’exploitation illégale de données médicales confidentielles. Une enquête administrative interne a été ouverte par les autorités sanitaires pour déterminer d’éventuelles complicités au sein des hôpitaux concernés.
Un malaise profond et un débat récurrent
Cette affaire relance de manière brutale le débat sur l’avortement clandestin à Tanger, dans un contexte social où les femmes en détresse trouvent peu de recours légaux. La crainte de l’existence d’autres réseaux similaires dans la région alarme les autorités.
Informé de l’affaire, le nouveau président de la collectivité territoriale de Tanger aurait exigé un rapport détaillé sur le dossier, en vue de mesures rigoureuses à mettre en place avec la délégation régionale de la Santé. Objectif : prévenir de nouveaux scandales et restaurer la confiance dans les services publics de santé.
L’ensemble des suspects ont été placés en garde à vue sous la supervision du parquet compétent, en attendant la poursuite des investigations et l’identification de complices éventuels, à Tanger ou ailleurs.