Les fortes précipitations qui se sont abattues sur Tanger la semaine dernière ont mis en lumière des malfaçons criantes dans plusieurs projets d’infrastructure, notamment au niveau des routes. Ce constat alarmant a soulevé un tollé parmi les citoyens, dénonçant un manque de rigueur dans l’exécution et le suivi des travaux publics.
Des millions gaspillés pour des routes fragiles
L’un des cas les plus frappants concerne la réhabilitation de la route de Tétouan, un projet qui s’inscrit dans le cadre des travaux de modernisation du réseau routier de la ville. Malgré un budget conséquent de 18 millions de dirhams, cette route stratégique, censée fluidifier le trafic grâce à une nouvelle configuration de son carrefour, a commencé à montrer des fissures moins de deux mois après la fin des travaux.
La situation a été exacerbée par les récentes intempéries, qui ont révélé la mauvaise qualité des matériaux utilisés et l’absence d’un contrôle strict avant la réception des chantiers. Ces défauts structurels ne sont pas seulement un gaspillage de fonds publics, mais aussi un risque potentiel pour la sécurité des usagers.
Un manque flagrant de contrôle des autorités
À qui incombe la responsabilité d’une telle négligence ? L’entreprise en charge du projet a pourtant obtenu l’aval du service de contrôle de la Wilaya de Tanger, garantissant la conformité des travaux avec les normes en vigueur. Pourtant, les résultats sont là : des routes qui se fissurent et se dégradent au premier épisode de pluie, mettant en cause l’absence d’un suivi rigoureux et la légèreté avec laquelle ces projets sont validés.
Le rôle du service technique de la Wilaya et de son ingénieur en chef est ici remis en question. Comment expliquer qu’un projet aussi coûteux ait été validé malgré des défauts manifestes ? Cette affaire reflète un problème récurrent dans la gestion des infrastructures publiques, où l’empressement à boucler des projets prime sur la qualité et la durabilité des réalisations.
Des mesures urgentes à prendre
Face à cette situation préoccupante, il est impératif que la Wilaya de Tanger prenne des mesures strictes pour renforcer le contrôle des travaux publics. Il ne suffit plus de valider des projets sur papier ; un véritable suivi sur le terrain est nécessaire pour garantir que les entreprises respectent leurs engagements et utilisent des matériaux de qualité.
Le cas de la route de Tétouan n’est pas isolé, et si aucune sanction n’est appliquée, ces pratiques risquent de perpétuer un cycle de malfaçons et de gaspillage des deniers publics. La confiance des citoyens dans la gestion des infrastructures dépend désormais de la capacité des autorités à rectifier ces erreurs et à exiger une transparence totale dans l’exécution des travaux.
En attendant, les habitants de Tanger continuent de rouler sur des routes à la fiabilité douteuse, avec la crainte que la prochaine pluie ne vienne révéler de nouvelles défaillances dans les infrastructures de la ville.