Apple a subi une perte de capitalisation boursière dépassant 300 milliards de dollars en une seule journée, après que la décision du président américain Donald Trump d’imposer de nouvelles taxes douanières a inclus plusieurs pays sur lesquels l’entreprise s’appuie pour la fabrication de ses produits, sapant ainsi sa stratégie de réduction de sa dépendance à la Chine.
Ces dernières années, Apple avait délocalisé une partie de sa production vers des pays comme l’Inde, le Vietnam, la Malaisie, Taïwan et la Corée du Sud, dans une tentative de construire une chaîne d’approvisionnement plus diversifiée et stable après les chocs des précédents tarifs douaniers, la crise du Covid-19 et la pénurie de semi-conducteurs. Cependant, ces pays figurent désormais sur la liste des nouvelles taxes annoncées par Trump, plaçant l’entreprise face à des défis redoublés.
L’action d’Apple a chuté de plus de 9%, sa pire performance journalière depuis mars 2020, dépassant le recul de 6% de l’indice Nasdaq. Des analyses financières prévoient que l’entreprise pourrait être contrainte d’augmenter les prix de ses produits sur le marché américain jusqu’à 18% pour couvrir les coûts des tarifs douaniers, ce qui risque d’affecter ses ventes et sa rentabilité dans les mois à venir.
Les nouveaux tarifs douaniers comprennent des taux élevés sur la Chine (54%), le Vietnam (46%) et Taïwan (32%), tandis que les taux pour les autres pays oscillent entre 24% et 26%, selon des rapports financiers. Ces marchés représentent collectivement plus de 98% des dépenses d’Apple en fabrication et assemblage, d’après les divulgations de l’entreprise.
Apple n’a pas clarifier sa position concernant ces tarifs ou leur impact potentiel sur les prix des appareils, et n’a pas non plus commenté les informations faisant état de réunions antérieures entre son PDG Tim Cook et le président Trump.
En revanche, certains rapports indiquent que l’entreprise pourrait chercher à obtenir des exemptions tarifaires pour certains produits, comme elle l’avait fait durant le premier mandat de Trump, bien que l’issue de ces efforts reste incertaine dans un contexte de tensions commerciales croissantes.
Des analystes estiment que l’option de relocaliser la production aux États-Unis demeure irréaliste à court terme, car cela nécessiterait un investissement massif pouvant atteindre 30 milliards de dollars pour transférer seulement 10% de la chaîne d’approvisionnement, plaçant l’entreprise devant un dilemme difficile entre augmenter les prix ou absorber les coûts.
Cette situation illustre les défis auxquels font face les géants technologiques américains dans un environnement politique de plus en plus protectionniste, où les considérations de politique commerciale nationale prennent souvent le pas sur les intérêts des entreprises multinationales, même les plus emblématiques.