Le ministère de l’Intérieur durcit le ton face aux dérives qui empoisonnent encore, par endroits, le quotidien des usagers du transport urbain. Devant la Chambre des représentants, Abdelouafi Laftit a présenté un état des lieux sans fard : près de 5.000 infractions ont été relevées en 2025 dans le secteur des taxis, toutes catégories confondues, entraînant le retrait temporaire ou définitif de plus de 1.500 “permis de confiance”. Une opération de reprise en main qui vise, selon le ministre, à ramener la profession dans un cadre “organisé et réglementé”.
Au-delà du volet disciplinaire, l’Intérieur affirme vouloir traiter le mal à la racine. Une étude stratégique approfondie est en cours pour diagnostiquer les dysfonctionnements et proposer des scénarios de réforme, en s’appuyant aussi sur des expériences internationales. Le secteur pèse lourd : environ 180.000 chauffeurs pour un parc estimé à 77.200 taxis, majoritairement des grands taxis.
Le ministre met également en avant des avancées concrètes sur la modernisation du parc. Grâce aux programmes de renouvellement — en arrêt provisoire depuis fin 2021 — l’âge moyen des véhicules aurait chuté de 25 ans à 8 ans, avec près de 80% de la flotte renouvelée. Un changement visible dans le paysage urbain, mais encore insuffisant pour apaiser la grogne.
Car les irritants demeurent : qualité de service jugée inégale, résistance à la digitalisation, usage limité des outils de géolocalisation et concurrence persistante des formes de transport non autorisées. En filigrane, le message du ministre est clair : à l’heure des bus améliorés et des plateformes numériques, le taxi n’a plus le luxe de rester à l’écart des mutations de la mobilité.










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