Tebboune en Mauritanie : L’Algérie à la recherche d’alliés à tout prix

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est rendu à Nouakchott pour participer à la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, organisée par l’Union africaine. Si cette visite, la première d’un président algérien en Mauritanie depuis 30 ans, est officiellement présentée comme un effort de coopération bilatérale, elle est largement perçue comme une tentative de briser l’isolement diplomatique d’Alger.

Une visite aux objectifs dissimulés

La presse mauritanienne s’étonne de cette visite inattendue, soulignant que Tebboune n’avait jamais pris la peine de se rendre officiellement en Mauritanie depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Ce déplacement intervient dans un contexte de tensions géopolitiques, où l’Algérie cherche désespérément à rallier des alliés à sa cause, notamment concernant le dossier du Sahara.

L’agenda réel de Tebboune ne fait aucun doute pour les observateurs. Son objectif principal serait d’influencer la position mauritanienne et de la rapprocher des thèses séparatistes que l’Algérie promeut via la milice du Polisario. Cependant, Nouakchott, fidèle à une neutralité positive dans ce dossier, a jusqu’ici refusé de s’aligner sur les intérêts algériens. La Mauritanie s’efforce de préserver un équilibre stratégique entre ses deux voisins du Nord, le Maroc et l’Algérie.

Un isolement régional de plus en plus pesant

La fragilité de la position algérienne sur la scène diplomatique s’est accrue avec l’évolution favorable du dossier du Sahara pour le Maroc et les crises successives qu’Alger entretient avec plusieurs pays africains et européens. L’absence d’alliés solides dans la région pousse Tebboune à multiplier les gestes désespérés, comme il l’a fait récemment avec la Tunisie de Kais Saied, dans l’espoir de faire avancer son agenda anti-marocain.

Cependant, le gouvernement mauritanien a clairement signifié que cette visite devait rester dans le cadre d’un renforcement des relations bilatérales et ne devait pas compromettre les liens solides et fraternels que Nouakchott entretient avec le Maroc.

La Mauritanie, un équilibre difficile à maintenir

Depuis plusieurs années, la Mauritanie a adopté une posture de neutralité prudente concernant le conflit du Sahara. Tout en évitant de s’aligner avec l’Algérie, Nouakchott cherche à garantir ses intérêts stratégiques et sa stabilité interne. Cette politique d’équilibre semble déranger Alger, qui multiplie les tentatives pour entraîner la Mauritanie dans son camp.

Ce déplacement de Tebboune s’inscrit dans une série d’initiatives visant à masquer l’échec de la diplomatie algérienne. Cependant, cette approche, perçue comme une stratégie de « faire des amis à tout prix », risque de renforcer l’image d’un régime en quête de reconnaissance face à un isolement croissant.

En conclusion, cette visite de Tebboune à Nouakchott illustre une fois de plus les limites des stratégies algériennes, souvent impulsives et mal calibrées, qui s’avèrent régulièrement contre-productives. Les échecs diplomatiques répétés d’Alger ne font que souligner l’isolement grandissant du régime, rendant ses tentatives de manipulation de plus en plus vaines. Comme le dit si bien l’adage, « mieux vaut être seul que mal accompagné ». Les pays avisés, soucieux de leur stabilité et de leurs intérêts stratégiques, choisiront naturellement de s’éloigner d’un partenaire qui semble accumuler les défaites par manque de vision et de réflexion.

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