Un rapport du site spécialisé Bulgarian Military a récemment mis en lumière la construction par l’armée algérienne d’une nouvelle base aérienne dans la région d’“Oum El Assel”, à seulement 72 kilomètres de la frontière marocaine. Cette installation renforce les inquiétudes croissantes quant à l’escalade militaire dans cette zone sensible du Maghreb, déjà marquée par des tensions persistantes entre Rabat et Alger.
Selon le rapport, la base abrite deux avions de chasse MiG-29M2 de fabrication russe, équipés de missiles air-air, ainsi que des radars dirigés vers le territoire marocain, des entrepôts de munitions, et des pistes pouvant accueillir à l’avenir des appareils plus sophistiqués comme les Soukhoï Su-30 et Su-35. Une telle configuration révèle l’ambition algérienne de faire de cette base un centre stratégique majeur.
Le site note que cette initiative n’a pas pour but immédiat une action offensive, mais représente un signal fort de contrôle militaire sur l’espace frontalier. Toutefois, il rappelle que plus de 20 installations militaires algériennes sont déjà situées à proximité immédiate de la frontière marocaine, dont certaines à moins de 6 kilomètres, confirmant une tendance vers le déploiement avancé.
Face à cette posture, le Maroc ne reste pas passif. Avec une hausse de son budget de défense à plus de 13 milliards de dollars en 2024, le Royaume modernise ses capacités en s’appuyant sur ses F-16 américains, les systèmes de défense antimissile Patriot, ainsi que les drones Bayraktar TB2 turcs, dont l’efficacité a été prouvée sur plusieurs théâtres d’opérations.
Il serait toutefois hasardeux de sous-estimer la capacité du Maroc à assurer sa sécurité nationale et sa souveraineté. Si le Royaume reste attaché à la stabilité régionale et à la diplomatie, il dispose de moyens de dissuasion efficaces et sait faire preuve de réactivité stratégique en cas de menace directe. La prudence reste de mise, mais l’équilibre fragile de la région appelle à la responsabilité et à la retenue de toutes les parties.