L’Algérie se trouve plongée dans une augmentation spectaculaire de ses dépenses militaires, selon un rapport récent de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Cette hausse de 76 %, la plus importante enregistrée depuis 50 ans, soulève des questions sur les intentions réelles derrière cette escalade budgétaire, surtout dans un contexte de tensions croissantes avec le Maroc voisin.
D’après les données rapportées par le journal « Jeune Afrique », l’Algérie aurait déboursé 18,3 milliards de dollars en 2023 pour l’acquisition d’armements et d’équipements militaires, soit une augmentation considérable par rapport à l’année précédente. Ce niveau de dépenses constitue un record absolu pour l’Algérie et représente la plus forte augmentation annuelle depuis 1974.
Les analystes de l’Institut de Stockholm expliquent cette montée en flèche par « la forte augmentation des revenus des exportations de gaz algérien vers les pays européens, qui ont refusé les approvisionnements russes », dans un contexte de course à l’armement à l’échelle internationale.
Pourtant, cette politique d’armement massif semble en totale contradiction avec la gestion des dépenses militaires au Maroc, où elles ont diminué de 25 % en 2023 pour atteindre 5,2 milliards de dollars. Selon un analyste militaire marocain cité par la revue française, cette baisse relative ne signifie pas un désengagement, mais plutôt une gestion rationnelle des dépenses, axée sur l’acquisition ciblée d’équipements modernes pour moderniser les forces armées.
Cependant, au-delà des chiffres, des manœuvres militaires ont été récemment observées du côté algérien, près de la frontière orientale avec le Maroc, supervisées par le chef d’état-major général, Saïd Chengriha. Ces manœuvres, impliquant plusieurs unités militaires et se déroulant de nuit avec des tirs réels, soulèvent des questions sur les véritables intentions de l’Algérie dans la région.
Cette montée des tensions et cette course à l’armement alimentent les inquiétudes quant à la stabilité régionale et soulignent la nécessité d’un dialogue constructif entre les deux pays pour éviter toute escalade dangereuse. En fin de compte, c’est la population qui souffrira des conséquences d’un conflit, tandis que les dirigeants militaires continueront à se livrer à des jeux de pouvoir aux dépens du bien-être des citoyens.