Des responsables du Parti Authenticité et Modernité (PAM) ont récemment confirmé que des plaintes graves ont été déposées contre Salah Eddine Aboulghali, membre influent du parti, entraînant la suspension de son adhésion. Ces plaintes, qui portent des accusations de fraude, d’escroquerie et de trahison de confiance, ont suscité des inquiétudes au sein du parti, nécessitant des mesures disciplinaires.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti à Rabat, la présidente du Conseil national du PAM a annoncé que quatre plaintes avaient été reçues contre Aboulghali, toutes liées à des transactions commerciales. Les plaignants l’accusent directement d’avoir commis des actes frauduleux, ce qui a poussé la direction du parti à intervenir.
Bien que le parti ne se considère pas comme une instance judiciaire, il reste attaché à l’application stricte de son code éthique. La présidente a également souligné qu’Aboulghali est un ami de longue date des membres du parti, ayant travaillé à leurs côtés pendant 16 ans. Cependant, elle a précisé que le PAM n’a reçu aucune plainte contre lui concernant la mauvaise gestion des fonds publics. La suspension de son adhésion relève des procédures disciplinaires internes du parti.
Ahmed Touizi, président du groupe parlementaire du PAM, a souligné la gravité des accusations, affirmant que le parti ne pouvait pas rester silencieux face à des allégations aussi sérieuses visant un membre de la direction. Il a également révélé que la coordinatrice nationale du parti, Fatima Zahra Mansouri, a tenté d’empêcher le dossier d’atteindre le bureau politique, sans succès.
Touizi a précisé que les tensions avec Aboulghali sont liées aux accusations de fraude et de trahison de confiance. Malgré les tentatives pour obtenir des clarifications de la part de ce dernier, il n’a fourni aucune explication, estimant que les plaintes étaient d’ordre personnel et commercial. Touizi a également rappelé que le parti souhaite éviter de répéter des erreurs passées, affirmant : « Ce qui s’est passé avec d’autres membres, nous ne le savions pas à l’époque, mais aujourd’hui, nous ne pouvons plus couvrir qui que ce soit. »
De son côté, Kouloub Fitah, membre du bureau politique et présidente de la Commission de rédaction du code éthique, a rappelé que le parti n’est pas une autorité judiciaire capable de poursuivre ou de juger Aboulghali. Elle a insisté sur le fait que cette compétence relève du système judiciaire. La suspension de son adhésion reste, pour l’heure, une mesure temporaire en attendant les conclusions des enquêtes.
Malgré cette affaire, les responsables du PAM assurent que cette crise n’aura pas d’impact majeur sur la cohésion du parti. Ils ont rappelé que le PAM a traversé des crises plus graves et en est sorti indemne.