À l’approche du mois sacré de Ramadan, les dattes, fruit emblématique de la rupture du jeûne, sont au centre d’une controverse commerciale entre le Maroc et l’Algérie. Sur un marché de Casablanca, des commerçants marocains ont récemment manifesté contre l’importation de dattes algériennes, en appelant à soutenir la production nationale.
Une mobilisation contre les dattes algériennes
« Le peuple marocain ne veut pas de dattes algériennes », ont scandé les manifestants, dénonçant les importations en provenance de l’Algérie dans un contexte de tensions politiques exacerbées entre les deux pays voisins. Ces commerçants estiment que privilégier les dattes marocaines est non seulement un acte économique, mais aussi patriotique.
Une consommation en baisse malgré des importations en hausse
Cette querelle commerciale intervient alors que le marché des dattes traverse une période paradoxale. D’un côté, les prix connaissent une flambée spectaculaire pour des variétés populaires comme la Mejhoul (40 à 140 dirhams le kilo) et la Boufeggous (50 à 80 dirhams). D’un autre côté, la demande a chuté de manière significative par rapport à l’année dernière, laissant les consommateurs perplexes face à cette inflation.
Malgré la baisse de la consommation, les importations de dattes ont augmenté de façon notable. Selon les données officielles, le Maroc a importé 132 000 tonnes de dattes cette année, contre 109 000 tonnes l’an passé, soit une hausse de 23 000 tonnes (+21 %).
Les inquiétudes des consommateurs
Cette hausse des importations, combinée à une demande affaiblie, alimente les craintes des consommateurs marocains qui redoutent une nouvelle augmentation des prix à l’approche du Ramadan. Beaucoup dénoncent le rôle des intermédiaires et des lobbies, accusés de tirer profit de la forte demande pour maintenir des prix élevés sur un fruit essentiel durant cette période.
Soutenir la production nationale
Pour les commerçants et certains acteurs du marché, cette situation met en lumière la nécessité de mieux valoriser la production marocaine de dattes, notamment dans des régions comme Errachidia, où des variétés de grande qualité sont cultivées. La promotion du « made in Morocco » pourrait offrir une solution durable à la fois pour stabiliser les prix et pour renforcer l’indépendance économique du pays face aux fluctuations du marché international.
Un défi économique et symbolique
Plus qu’une simple polémique commerciale, cette affaire illustre les défis économiques, sociaux et politiques auxquels le Maroc est confronté à l’approche du Ramadan. Entre flambée des prix, tensions géopolitiques et appel à la souveraineté alimentaire, les dattes deviennent le symbole d’un enjeu plus large : celui de garantir l’accès à des produits essentiels pour tous les Marocains, dans un contexte économique incertain.
Salma Semmar
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Ce n’est pas les consommateurs qui doivent refuser la consommation mais c’est l’Etat qui doit interdire les importations
C’est bizarre, comment consommer des produits algériens alors que nos camions 🚛 transportant des produits Marocains étaient bloqués et attaqués par le polisario. Algérien durant des années avant que le Maroc recouvre le passage de El Guergatat : donc il faut de suite ouvrir une enquête nationale et voir le lobby derrière cette ingérence dans la politique commerciale protectionniste du Maroc 🇲🇦: c’est quoi ça, aujourd’hui les dattes demain ça sera des Armes et des bombes 💣 attention ⛔️