Dans une étude récente, Coface prévoit que les marchés pétroliers resteront sous tension en 2023, avec des prix du pétrole volatils et une fourchette de 90-110 dollars pour le second semestre. Cette situation pourrait impacter l’inflation et mettre les pays importateurs de pétrole, comme le Maroc, dans une position difficile. Cela entraînerait une augmentation de la facture énergétique, des prix à la pompe, de la consommation et des taux d’intérêt.
Au Maroc, la facture énergétique a déjà plus que doublé en 2022, atteignant 153,52 milliards de dirhams, tandis que l’inflation a grimpé à 6,6%, obligeant la Banque centrale à relever plusieurs fois le taux directeur. Les tensions sur les marchés pétroliers pourraient nécessiter un durcissement plus agressif de la politique monétaire si les risques d’inflation se concrétisent.
Plusieurs pays producteurs de pétrole, dont l’Arabie saoudite, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Kazakhstan, ont annoncé des réductions de production combinées de plus de 1,1 million de barils par jour. La Russie a également réduit sa production d’environ 500 000 barils par jour. Ces réductions représentent environ 3,7% de la demande mondiale et renforcent l’analyse de Coface sur la poursuite des tensions pétrolières en 2023.
L’OPEP+ considère ces réductions comme des mesures de précaution pour soutenir la stabilité du marché pétrolier, estimant que les perspectives de demande sont moins solides. Coface prévoit un ralentissement de la croissance du PIB mondial à 2% en 2023, après 3,1% en 2022. En Chine, un rebond économique plus rapide ou plus fort pourrait resserrer l’équilibre entre l’offre et la demande, faisant monter les prix.
Cependant, cette situation est favorable aux compagnies pétrolières et gazières. Coface estime que leurs bénéfices pourraient atteindre environ 160 milliards de dollars en 2023, avec une prévision de 90 dollars le baril.