Le tribunal de première instance de Tétouan a rendu son verdict lundi dernier, condamnant cinq personnes pour incitation à l’émigration clandestine suite aux événements survenus le 15 septembre, lorsque des centaines de migrants ont tenté de franchir la frontière de Sebta depuis Fnideq. Deux des accusés ont été condamnés à six mois de prison ferme, tandis que les trois autres ont écopé de trois mois de prison.
Ces condamnations s’inscrivent dans le cadre des poursuites judiciaires engagées contre 152 personnes, accusées d’avoir encouragé des tentatives d’émigration illégale massive vers l’enclave de Sebta. Les cinq condamnés faisaient partie des principaux organisateurs de cette action coordonnée, relayée sur les réseaux sociaux par des appels à se rassembler sous les slogans « Rendez-vous le 15/9 » et « 15/9 Fnideq – Sebta ».
Le jugement concernant treize autres prévenus, parmi lesquels des Algériens et des ressortissants d’Afrique subsaharienne, a été reporté au 30 septembre. Les avocats commis d’office par l’Ordre des avocats de Tétouan ont défendu les accusés, qui faisaient face à des accusations d’incitation à l’émigration clandestine et de participation à des intrusions dans les clôtures de Sebta.
Dans un développement connexe, les autorités ont arrêté une femme suspectée d’être algérienne pour incitation à l’émigration clandestine et fausses déclarations à la presse. Un autre Algérien a également été interpellé pour avoir incité des migrants à attaquer le mur frontalier de l’enclave occupée, reconnaissant les faits lors de son interrogatoire.
Les forces de l’ordre avaient renforcé leur dispositif de sécurité la nuit du 14 au 15 septembre, mais malgré les mesures préventives, plus de 400 migrants ont réussi à atteindre la frontière de Sebta. Des affrontements ont éclaté entre les migrants et les forces de l’ordre, marqués par des jets de pierres et des tentatives de franchissement de la clôture terrestre, en lieu et place des habituelles traversées maritimes.
Ces événements mettent en lumière la pression croissante sur les zones frontalières nord du Maroc, confrontées à des flux migratoires de plus en plus importants. Le défi reste de taille pour les autorités, qui doivent jongler entre le contrôle des frontières et le respect des droits humains des migrants.