Le gouvernement mené par le Rassemblement National des Indépendants et son leader Aziz Akhannouch traverse actuellement une mauvaise passe et vit ses premiers déchirements.
Les trois partis qui le composent avaient tant bien que mal entretenu des rapports cordiaux. Mais un grain de sable s’y est glissé, le RNI surfant à lui seul sur les quelques réussites enregistrées.
Le son de cloche annonçant la fin de l’état de grâce est venu du communiqué publié par le Bureau Politique du PAM, réuni lundi, dans lequel il exige un respect strict de la charte de la majorité et des réunions de concertation des partenaires, plus fréquentes et moins dirigistes.
À lire entre les lignes, on comprend que la machine de la majorité est grippée et que la gestion unilatérale du RNI ne sied pas à l’esprit devant prévaloir dans cette coalition aux affaires.
La grogne est également venue du troisième parti de la coalition, l’Istiqlal, qui a gardé un silence intriguant sur la réforme de la Moudawana, prenant ainsi ses distances avec l’exécutif.
En outre, un incident sérieux aurait opposé Akhannouch au ministre de l’Équipement istiqlalien, Nizar Baraka, sur la façon de gérer la crise hydrique et les résultats de la politique menée jusqu’à présent, au moment où s’annonce une nouvelle année de sécheresse.
Mais derrière ces agitations se cache en fait une autre raison des divergences désormais étalées au grand jour : l’entrée prématurée d’Akhannouch et de son parti dans les préparatifs des prochaines élections législatives de 2026, ainsi que l’exploitation de l’organisation de la Coupe du Monde de football par le pays comme une réussite réalisée sous le mandat du parti du RNI.
Il est vrai que les récentes déambulations d’Akhannouch dans sa ville d’Agadir et sa région, lors d’un long séjour, peuvent être interprétées comme une répétition générale d’une campagne électorale. Cette crise est-elle passagère ou marque-t-elle le début de la fin de la majorité ?
Par Jalil Nouri
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